“ Notre ambition, porter haut la chanson kabyle”

Partager

La Dépêche de kabylie : Vous avez obtenu le premier prix à l’issue de cette première édition. Quelles sont vos impressions.

Bihik : Nous nous sommes inscrits à la dernière minute à la faveur de la prolongation du délai initial. Nous étions occupés par la préparation de notre album. Donc, nous nous sommes bien préparés puisque nous répétons chaque week-end, histoire d’être à jour en permanence.

Vous avez séduit le public avec votre style inédit

Vous savez, il ne suffit pas de composer ce que nous n’avons pas l’habitude d’écouter pour prétendre avoir apporté un nouveau style. Je ne pense pas que l’on puisse créer un nouveau style en 2008.

En ce qui nous concerne, je dirais qu’en vérité, il y a un seul style. Par contre, on peut parler d’idées nouvelles et de fusions. On appelle cela des fusions.

Et pourtant, vous avez votre propre style.

Justement, c’est une fusion

Comment définissez-vous ce style ?

Avant tout, il faudrait que vous sachiez que notre répertoire est le fruit d’un travail collectif. Pour ce qui nous concerne, nous l’appelons un style multiethnique car c’est un mélange de rock, jazz, reggae, gnawi, kabyle, chaoui, targui, oriental… Enfin, tout cela pour vous dire qu’on s’inspire de tout ce qui existe.

L’utilisation d’une jarre, telle quelle, comme percussion pour l’instrumetal, est inédit. Quel sens lui donnez-vous ?

Etant animateur d’une école de percussions, j’ai fait des recherches dans ce domaine. Pour la jarre, elle est significative.

Il en est de même pour l’instrument en roseau que j’ai moi-même fabriqué. Pour ce dernier, il existe un instrument appelé le bâton de pluie. Pour revenir à leur utilisation dans la musique instrumentale, que nous avons présentée au public pour la première fois, ces deux instruments représentent l’âme de la kabylie. Le son de l’instrument en roseaux représente la source (Tala).

Quant à la jarre, elle donne un son magnifique. C’est pour cela que nous avons donné le titre de “Tamurt”, dans le sens de “Taddart” à cette musique instrumentale.

Revenons au festival. Le fait d’avoir obtenu le premier prix doit certainement vous encourager, n’est-ce pas ?

Effectivement.

Cela va nous ouvrir de nouveaux horizons. Toutefois, ce n’est qu’un plus dans le parcours du groupe car nous pensons à l’avenir.

Vous alle aussi représenter la kabylie au festival national de la chanson amazighe qui aura lieu à la fin de l’année à Tamanrasset.

Oui, nous allons bien nous préparer pour cela.

Et votre album ?

Nous avons débuté l’enregistrement, mais nous avons arrêté pour le moment faute de financement. C’est le cas de tout le monde.

Nous y allons, donc doucement. En fait, cela nous permet de réécouter notre travail pour l’améliorer.

Maintenant, parlez-nous des éléments qui composent le groupe éclipse.

Eclipse est composé de Rabah Méridja au chant et à la guitare, Samir Benyahia qui fait le même travail, Samir Sabbane au clavier, Mustapha Oumghar à la basse, Kheireddine Kati à la guitare et mandole et moi aux percussions.

Les poètes se nomment Smail Boughidène et Fateh Slimani.

Enfin, ayons une pensée pour Farid Tariket, un élément décédé qui a beaucoup donné pour le groupe Eclipse.

Pour conclure ?

Nous espérons porter très haut le flambeau de la chanson kabyle car nous sommes conscients de cette responsabilité. Je veux dire par là que nous espérons ne pas décevoir l’espoir placé en nous. Je terminerai par dire qu’il est malheureux que Béjaïa n’aie pas une école de musique alors que l’infrastructure existe. D’ailleurs, elle peut accueillir toute une école des beaux arts et pas seulement de musique.

Propos recueillis par Tarik Amirouchen

Partager