Ni les partis ni les syndicats n’ont stoppé la hausse des prix

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Corollaire de la baisse du pouvoir d’achat, la difficulté de vivre en Algérie n’est guère une nouveauté. Difficulté ayant toujours existé et étant pressentie cycliquement, voire dans des fêtes ou à la rentrée scolaire, mais jamais sous cette forme et cette amplitude sapant complètement le moral des citoyens.

Les observateurs de la scène socio-politique pensent actuellement, à juste titre, que “le pays est au bord de l’explosion sociale.” Pratiquement, tous les produits de large consommation ont connu une hausse de leurs prix.

Les œufs se payent maintenant dans différents centres urbains de l’est d’Alger à 13 DA la pièce. Le bidon d’huile de 5 litres coûte 800 DA.

Les légumes secs ont vu leur cote grimper : pois-chiches à 120 DA le kg, les lentilles à 100 DA pour la même pesée…

Et aucune autre denrée, à l’exception du lait en sachet et de la baguette de pain non améliorée n’est actuellement épargnée par la hausse. Un cadre moyen confie avec ironie : “A chaque fois les prix des produits alimentaires augmentent, notre statut de citoyen dégringole lui au plus bas niveau. L’on est quotidiennement contraint de compter nos sous. Et il arrive qu’on refasse le compte à certaines heures de la journée, avec le réflexe régulier de solliciter un achat à crédit de certains produits chez l’épicier du coin.”

Amèrement, un enseignant à Boumerdès a fait hier, ce constat : “Je m’approche d’un fast-food pour l’achat d’un sandwich, mais aussitôt je me ravise. Je jeûne donc pour tenter d’équilibrer les dépenses au profit de ma petite famille.”

L’augmentation du prix de l’huile s’est répercutée, et pour cause, sur d’autres produits, y compris les fast-foods ou les pâtisseries.

Ceux-ci sont donc de plus en plus inabordables pour la majorité des citoyens. Constat facile à faire, difficile à admettre, l’on se demande, en fait, dans les bas-fonds des villes et à la campagne, pourquoi veut-on affamer la population ?

Où sont ces offices promis par le gouvernement pour suivre tout ce qui a trait à la cohésion sociale. L’UGTA à sa manière et d’autres syndicats autonomes nouvellement agréés, tentent de renverser la vapeur.

C’est sur le terrain des faits qu’on pourra apprécier l’engagement de ces instances. Les partis actuels eux, ont presque déserté la scène socio-politique, d’autant qu’ils ne sont intéressés que par les salaires faramineux octroyés à leurs députés.

Pour cette question de salaire, en ces temps de crise, aucun député n’a quitté son poste.

Salim Haddou

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