Elle a aujourd’hui dix-sept ans. Depuis 2006, année de la découverte de sa maladie, c’est le début du cauchemar pour Sonia Bensalem. Selon les médecins qui l’ont auscultée, Sonia présente une volumineuse masse hyper vascularisée au niveau de la veine rénale. La désormais traîne-misère est traumatisée. Malgré les deux interventions chirurgicales très lourdes et les sept séances de chimiothérapie qu’elle a subies aux hôpitaux « Parnet et Mustapha Bacha » son état ne s’est guère amélioré et le volume de la masse n’a pas diminué.
Le rapport des professeurs qui l’ont examinée est catégorique. « Procéder à l’extraction de la masse de la patiente ici en Algérie présente un réel danger. Son cas implique par contre une prise en charge médicale à l’étranger », est-il souligné dans le rapport de ses médecins traitants. Suite à la recommandation des médecins, les parents de la patiente ont adressé à la commission nationale habilitée à se prononcer et à octroyer des prises en charge médicale à l’étranger une lettre, voire plusieurs, en vue de la transférer en France. A ce jour, leur demande est restée lettre morte. Advienne que pourra de la patiente !
« C’est une petite fille qui aime la vie avec un bon rendement scolaire. Pourquoi refusent-ils de la prendre en charge, alors que son cas nécessite son transfert vers un centre spécialisé ? Pourquoi ne respecte-t-on pas l’avis de ses médecins » s’interroge, les larmes aux yeux, la mère de la patiente. Et d’ajouter : « On a fait de notre mieux pour la soigner, mais son cas est compliqué. On a ruiné notre famille ». Des patients comme Sonia sont nombreux. Leur prise en charge est souvent tributaire de leur rang social. Les mieux placés dans les sphères des tenants du système rentier bénéficient souvent des prises en charge médicales à l’étranger, mais les autres comme Sonia, fille d’un citoyen lambda, on les laisse choir.
D. S.