L’espoir de travailler en 2009 à Bouira

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Lors d’un entretien accordé exclusivement à la Dépêche de Kabylie, le mois dernier, Ali Bouguerra, premier magistrat de la wilaya de Bouira, s’accordait à dire que le taux de chômage de la wilaya correspondait au taux national. Cependant, les emplois saisonniers et l’emploi informel n’étaient pas pris en considération dans ces statistiques.

En partant du principe que pour résorber le chômage, les investisseurs devaient se manifester et solliciter les autorités publiques pour présenter leurs projets, le wali de Bouira s’est sérieusement penché sur ce fléau en étudiant les dossiers d’investissement qui jusque-là somnolaient dans les tiroirs de différentes administrations.

Ainsi par rapport aux investissements structurants, on notera la validation du dossier d’une entreprise chinoise de menuiserie métallique et bois. L’entreprise générera 700 emplois directs dont 400 pour les Algériens.

Egalement validé, le dossier d’une entreprise pour l’extraction et la production du sable. Une entreprise italienne de droit positif algérien, une entreprise turque à Bechloul… autant d’emplois qui seront crées dans des délais qualifiés de raisonnables. L’industriel Rebrab est aussi attendu avec impatience dans la wilaya de Bouira où le groupe Cevital compte investir dans la réalisation d’un hypermarché, et l’installation d’une unité agricole pour l’ensemencement de la pomme de terre.

Ces deux derniers projets à eux seuls généreront plus de deux mille emplois directs. Kadri de Blida est un autre investisseur que Bouira intéresse. Il a déjà formulé sa demande et il s’installera bientôt dans la zone industrielle de Sidi Khaled. Une zone industrielle qui jusqu’à présent n’était utilisée qu’à près de 30% de sa superficie. L’autoroute Est-Ouest, l’amélioration de la situation sécuritaire et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée sont les trois facteurs qui font que Bouira attire et intéresse les investisseurs.

Outre ces apports financiers qui créeront plusieurs postes d’emplois, d’autres projets notamment dans le secteur du bâtiment aideront à résorber au maximum le chômage. Le lancement de 20 000 logements dans le futur programme, les 7 000 logements (habitat rural) ne manqueront pas de générer plusieurs milliers de postes d’emploi.

Ainsi, si l’on se fie aux ambitions du wali de Bouira, 2009 sera l’année de l’investissement. Investissements dans tous les secteurs d’activité. D’abord dans l’industrie qui créera de l’emploi durable et définitif. Avec tous les programmes du Calpi qui sont validés depuis 1994, les pouvoirs publics pourront les rendre opérationnels.

S’agissant d’investissement dans le secteur du tourisme, des actions concrètes sont directement engagées : le barrage de Tilesdit et l’immensité du lac artificiel ainsi créé, l’ancienne base vie de Bechloul sont autant de potentialités au profit du tourisme local. Lorsqu’on sait que le tourisme est générateur d’emplois et de capitaux, ce secteur n’est pas à négliger.

De ce fait, l’inscription d’une zone d’extension touristique à Tikjda est un impératif auquel les pouvoirs publics se sont attelés en présentant un dossier spécifique au ministère de l’Aménagement du territoire et celui du tourisme.

D’autres sites Touristiques comme celui de Tala Rana au niveau de Saharidj, où celui de Hamam K’sana apporteront d’ici peu un plus en la matière. D’où une régression incontestable du taux de chômage à l’échelle de wilaya. Tikjda, Hamam K’sana, Tala Rana, Djbel Dirah et les possibilités dans le tourisme urbain sont de nature à redynamiser un tant soit peu le secteur.

Mais en l’état actuel des choses et en matière d’investissement dans le tourisme, l’objectif n’a pas été atteint.

Cela dit, les PME, véritables locomotives de développement en matière de création de richesses et d’emplois, contribuent énormément à la résorption du taux de chômage. Dans la wilaya de Bouira, les 5 428 PME recensées en juin dernier ont permis de générer 96 868 postes d’emploi, soit une évolution de 4 526 emplois par rapport aux statistiques de 2005. Beaucoup reste à faire certes dans différents domaines, car avec autant de potentialités et ce dans de nombreux secteurs, la wilaya de Bouira devrait connaître un taux de chômage infime pour ne pas dire nul. Les services de l’Anem de Bouira et ceux de la Direction de l’aide sociale croulent en effet sous les demandes d’emploi de jeunes diplômés. Pour ces derniers, entre les prévisions des autorités et la réalité, le fossé est incommensurable. Des demandeurs d’emploi ayant adressés des C-V et formulé leurs besoins depuis plus de dix ans attendent toujours avec impatience le jour où ils quitteront le monde du marasme et de l’oisiveté.

Hafidh B.

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