Un tiers de la population en chômage

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La wilaya de Tizi-Ouzou reste malgré toutes les tentatives de relance, la multitude de projets annoncés en grande pompe et les chiffres impressionnants balancés sur la scène médiatique, à la traîne.

L’en voudra pour preuve d’un tel constat le retour de la culture de l’émeute, les blocages continuels des axes routiers mais surtout une crise de chômage endémique qui touche des pars importants de la société plus particulièrement la masse juvénile. Même s’il est difficile d’avoir une idée claire de la courbe de l’emploi à Tizi-Ouzou en l’absence de chiffres officiels et de statistique à même de permettre aux spécialistes de tirer les conclusions nécessaires pour envisager des solutions adéquates, une simple comparaison des chiffres des années précédentes nous donne, toutefois, une idée sur l’ampleur du phénomène du chômage dans la ville des Genêts.

Un tiers de la population au chômage !

En 2005, le chômage touchait déjà un tiers de la population active. Selon des chiffres officiels communiqués par une direction de wilaya à Tizi-Ouzou, le nombre des demandeur d’emploi (officiellement) était de 190 090, alors qu’au 31 décembre 2004, sur 1,2 million d’habitants, le chômage touchait quelque 40 % de la population active (106 790 demandeurs d’emploi).

Un tissu économique très limité

Face à l’ampleur du phénomène, la wilaya de Tizi-Ouzou a connu une vague de désinvestissement qui a vu de nombreuses entreprises “ quitter” la région, des entreprises fermées encouragées par un environnement hostile, où l’insécurité et l’instabilité politique constituaient l’écrin.

L’on notera, dans ce sillage, qu’hormis l’Eniem et l’Enel qui ont pu redresser la pente et survivre à la crise, la majorité des entreprises agonise sous les poids des dettes.

A Tizi-Ouzou, l’activité industrielle concentrée particulièrement sur l’axe Draâ Ben Khedda – Tizi-Ouzou – Tizi Rached – Azazga, n’atteint pas encore le rythme espéré pour influencer les chiffres de l’emploi.

15 474 PME pour 35 505 emplois

En l’absence de grands investissements public ou privés, la petite et moyenne entreprise ( PME (PMI) reste la seul à même d’“absorber” le nombre important de demandeurs d’emploi.

A Tizi-Ouzou, quelque 15 474 PME sont déjà recensées pour 35 505 emplois créés. Un chiffre “ insignifiant” comparativement à la demande d’emploi qui reste beaucoup plus importante, les PME sont souvent conditionnées par des contraintes de bureaucratie, de taxes et de fiscalité qui leur imposent de fonctionner au minimum.

L’Anem…le poids de la bureaucratie

Constituant un échantillon de ce qu’est le marché de l’emploi à Tizi-Ouzou, l’Agence régionale de l’emploi tente avec les moyens du bord de jouer l’intermédiaire entre “ l’offre et la demande”.

Nous avons effectué, hier, une virée dans les locaux de cette agence, afin de prendre et d’avoir une petite idée de l’atmosphère qui y règne. Du beau monde s’y trouvait, des demandeurs d“emploi”, des jeunes, tentent de se “retrouver” au milieu d’offres affichées : “ Nous avons sacrifié des efforts pour avoir le diplôme d’études supérieures, pour ensuite déambuler entre les différents services et agences d’emploi à la recherche d’un poste.

Déjà 2 ans depuis ma sortie de l’université, et c’est toujours la galère !” nous dit Kahina rencontrée sur place. Mouloud, ingénieur en génie mécanique, originaire de la région de Boghni, s’est élevé, quant à lui, contre les lenteurs bureaucratiques auxquelles fait face le demandeur d’emploi : “ J’ai déposé mon dossier à l’Anem de Boghni, après 25 jours on me dit que le dossier n’est pas encore arrivé à la DEJ.

C’est pas normal. Pour décrocher un poste de pré-emploi il faut au moins trois mois, sinon plus”, indiquera-t-il.

Les jeunes dénoncent les passe-droits

Tous les jeunes avec lesquels nous nous sommes entretenus s’accordaient à dire que le facteur “ connaissances” ou “ mâarifa” pour reprendre le jargon populaire, est souvent déterminant pour s’offrir un poste d’emploi : “ Je connais des jeunes qui ont déposé leur dossier bien après moi mais qui ont pu avoir leur poste, ces passe-droits existent, et s’érigent en règle”, nous dit Smaïl, un jeune de la localité de Maâtkas.

Portes ouvertes sur l’emploi demain

Le thème de l’emploi fera demain l’objet d’une rencontre au niveau du siège de wilaya pour faire un état des lieux mais surtout réunir les investisseurs et autres responsables d’entreprise à Tizi-Ouzou afin de booster l’offre d’emploi. La rencontre sera aussi une occasion de vulgariser les nouveaux dispositifs d’insertion des jeunes diplômés PID-CID.

A. Z.

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