La gymnastique à Béjaïa est l’une des disciplines les plus pauvres à tel point que les gymnastes du MBB s’entraînent encore dans un salle plus que centenaire, malgré ce déficit sur le volet infrastructurel, la volonté des dirigeants, athlètes et entraîneurs a suffi pour donner des résultats très éloquents à l’image de Salim Zouaoui, international et fils du DTS du club, qui s’est spécialisé depuis un certain temps dans le tumbling. Nous l’avons rencontré lors d’un entraînement et avons saisi cette opportunité pour lui poser certaines questions concernant son parcours et ses objectifs dans cette discipline.
La Dépêche de Kabylie : Peut-on connaître vos débuts dans la gymnastique ?
Salim Zouaoui : J’ai débuté la pratique de la gymnastique à l’âge de 4 ans, actuellement j’en ai 24, donc cela fait exactement deux décennies que je gambade sur le tapis.
Etant fils d’un ancien gymnaste international, mon choix pour cette discipline est une logique.
Puisque vous avez commencé le sport à un âge très précoce, peut-on connaître votre palmarès ?
J’ai entamé la compétition à partir de 7 ans et j’ai attendu l’année 96 pour pouvoir décrocher des résultats probants car depuis cette date à ce jour, j’ai toujours été sacré champion d’Algérie dans la spécialité tumbling alors que pour la compétition internationale, ma première participation remonte à la saison 97 en Hollande lors des championnats d’Europe en tant qu’invité (hors compétition) alors que je n’avais que 13 ans.
Depuis cette saison, je n’ai raté aucun championnat du monde, j’ai d’ailleurs fait, presque, le tour du monde en passant par l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Allemagne ou l’URSS, j’ai pu décrocher des résultats très prometteurs à l’image de la 7e place lors du dernier championnat du monde.
Sur le continent africain, j’arrive souvent à monter sur le podium à l’image du dernier tournoi amical d’Afrique du Sud où j’ai arraché la médaille d’or.
Avez-vous les moyens nécessaires pour pouvoir concurrencer l’élite mondiale ?
C’est navrant de le dire mais on ne dispose même pas du strict minimum, notre salle est centenaire et pendant l’hiver, elle devient une vraie passoire, ce qui abîme notre matériel qui est déjà ancien, il ne répond plus aux nouvelles normes de cette discipline à l’image de la longueur de la piste du tumbling à l’échelle internationale qui est de 40 m alors que la nôtre est de 12 m, ce qui réduit notre volume de travail, c’est à dire le travail qu’on peut faire pendant 3 mois ailleurs se fera au bout d’une année chez nous.
Quel est le souhait de Salim ?
Mon objectif principal est de me classer parmi les meilleurs gymnastes du monde mais à ce rythme et concernant les moyens dont nous disposons ici au club, c’est très difficile d’atteindre ce niveau.
On vous laisse le soin de conclure…
J’aimerais bien terminer par un appel aux autorités locales afin de se pencher un peu sur notre club qui souffre du manque d’infrastructures. J’espère aussi qu’on nous octroiera la salle de l’Opow le plus vite possible pour continuer le travail tracé par nos responsables à savoir, préparer une relève capable de décrocher d’autres titres qui feront honneur à Béjaïa et à l’Algérie entière.
Entretien réalisé par Zahir Hamour
