Le conseil de discipline du FFS n’en finit par d’auditionner ses élus. Vendredi prochain, ce sera au tour des maires de Yattafen, Iboudrarène, Akbil et Aït Toudert de s’expliquer sur les “faits” que leur reproche l’état-major du parti.
A vrai dire, le seul grief retenu contre ces élus est d’avoir accepté de prendre part à une cérémonie publique et officielle, organisée par le président de la République, en juillet dernier, à l’occasion de la remise des diplômes de participation aux P/APC ayant suivi un cycle de formation initié par le ministre de l’intérieur.
En date du 16 décembre dernier, ces mêmes P/APC avaient déjà été convoqués pour les mêmes motifs aux côtés de ceux de Tadmaït et Draâ Ben Khedda.
Si ces derniers ont été bel et bien auditionnés (à l’exception du maire de Draâ Ben Khedda), les représentants de Yattafen, Iboudrarène, Akbil et Aït Toudert n’ont pû accomplir la démarche et ce, parce qu’il leur a été impossible de se déplacer à la capitale en raison des fortes chutes de neige qu’avait alors connu la haute-Kabylie ces jours-là.
Toujours est-t-il que cette affaire, qui capte tout l’intérêt des militants et des sympathisants du parti en raison de son caractère inédit, est en passe de prendre une tournure grave.
Déjà que les huit maires concernés se sont prononcés, au préalable, pour une attitude de solidarité si l’un d’eux venait à être touché par une sanction quelconque (la levée de la couverture politique par exemple), mais les citoyens de ces communes, même les non-militants, se sont directement impliqués dans l’affaire. A Tadmaït, par exemple, la population locale a initié une large pétition et a rassemblé, en quelques jours, près de 2 500 signatures en guise de soutien à leur maire. Une banderole a même été accrochée au centre-ville pour “réclamer justice” et “laisser le P/APC se consacrer aux affaires de la cité.” Le mouvement associatif de la commune, dont les associations “les amis de Tadmaït”, “Iflissen n’Melli”, “la JS Tadmaït”, les associations religieuses “Tadmaït-centre” et celle de “la cité Mezaguer”, les comités de villages d’Aït Sidi Smaïl, Aït Ouarzdine et Igherviyen ont proposé de créer un tribunal populaire, aux prérogatives symboliques certes, mais devant lequel Karim Tabou sera invité à comparaître pour “atteinte à leur maire.”
A l’heure actuelle, les choses semblent s’inscrire dans une logique de dualité entre les élus concernés et l’état-major du FFS d’un côté, et ce dernier contre les citoyens des localités concernées d’un autre.
Des observateurs voient en ce conflit une tournure décisive pour le mouvement de grogne qui a gagné le parti. Lequel n’attend que le verdict attendu du conseil de discipline qui risque de contrarier davantage la situation au sein du parti si l’état-major venait à persister dans sa logique de sanction brandie.
Ahmed B.