Une déclaration dont l’économie générale évoque l’atmosphère du goulag en vigueur chez les Soviets. A part que Staline s’appelle désormais Sadi.
« Sous sa direction, le RCD est devenu le lieu où l’autonomie de pensée se paye par l’exclusion, avant que « le coupable »ne soit livré aux sanctions morales les plus viles.
C’est le signe d’un chef déclinant, que de voir celui-ci assumer sans vergogne la cascade de départs des cadres émérites qui sont éjectés, en dépit du coût politique considérable occasionné au Rassemblement. Chaque exclu emportant avec lui une parcelle de crédibilité et de compétence qui entame celles du parti.
Si Sadi a perdu ses illusions personnelles, le RCD doit lui survivre », écrit Fedjellah.
Alors que le RCD accuse vaguement son ancien numéro° 2 d’ « activisme parallèle en violation des statuts et du règlement intérieur du parti », lui avance des raisons plus politiques et plus circonstanciées. « Je dois avouer que depuis que nous avions décidé, avec un certain nombre de responsables, d’initier un débat interne autour des questions aussi essentielles que le mode opératoire organique, et surtout, après qu’il (Said Sadi, NDLR) eut constaté notre choix résolu de nous opposer à une éventuelle participation de sa part aux prochaines élections présidentielles, la messe était dite, et je m’attendais donc à subir les foudres de sa nature vengeresse », explique-t-il.
Un certain nombre de responsables ? Ferdjallah fait peut-être allusion au très médiatique quatuor de contestataires de Béjaïa qui accusent Said Sadi d’enrichissement personnel et de dérives politiques. S’inscrivant dans une remarquable durée, ces quatre membres du conseil national du parti – Braham Bennadji, maire, Azzedine Tinouche, Saddek Khelladi et Achour Saci, tous trois
élus APW- investissent même dans le web. Le site du P/APC de Tinbdar ( www.brahambennadji.centerblog.net) donne la mesure de l’étendue de la guerre ouverte au sein du RCD. Il est l’exact réplique de celui du RCD-Béjaïa ( www.rcd-algerie.org/bejaïa) qui, sans souffrir d’attendre le verdict de la commission de discipline, s’adonne à un lynchage en règle de Ferdjellah. Contrairement aux précédentes victimes des purges répétitives, ce dernier, qui a inspiré une curieuse expectative à l’habituellement très expéditif chef du RCD, semble posséder les arguments d’une riposte très redoutée.
M. B.