ça respire la fragrance du terroir à Tibane. Les effluves de margine qu’exaltent les trois huileries de la région, annoncent la couleur : On est en pleine saison de récolte d’olives.
Les moulins tournent à fond de train, pour faire face à l’afflux massif d’olives qui encombrent les cours des huileries. “Nous avons dû faire appel à une main d’œuvre supplémentaire, pour augmenter nos capacités de trituration et réduire le temps d’attente, qui peut atteindre une semaine, parfois plus”, nous a expliqué le responsable d’une huilerie, submergée par les monticules d’olives et les piles de sacs, laissant sourdre de la margine coulant en filets dans la cour de l’établissement. Selon des témoignages recoupés, le rendement tourne autour de
15 l/q.
“Dans certaines localités où l’on a investi les oliveraies dès le mois d’octobre, le rendement ne dépasse guère 10 l/q”, témoigne un sexagénaire de la région, laissant entendre que la campagne oléicole tire à sa fin. “Ils sont nombreux les propriétaires des vergers oléicoles à avoir déjà engrangé toutes leurs récoltes”, soutient-il. Contrairement aux olivaisons précédentes, la campagne de cette année est très précoce. Une conduite dictée par la crainte d’affronter la rigueur hivernale et le souci de couper l’herbe sous le pied des voleurs, qui ont fait, susurre-t-on, de nombreuses victimes. “Il faut dire aussi que le commerce des olives n’est pas pour arranger les choses”, déplore un paysan de Tibane.
N. Maouche
