“Tous mes poèmes sont écrits la nuit, j’ai personnifié la nuit”

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Les lecteurs auront, encore l’occasion de redécouvrir un poète de talent, un amoureux de la parole, du mot et de belles expressions. Dans cet entretien, Ahcène Mariche évoque son art, son amour de la poésie.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Ahcène Mariche : c’est un être humain, un homme simple qui adore s’exprimer avec la parole. Je suis né le 21fevrier 1967 à Tala Tulmutt, dans la commune de Tizi Rached en Kabylie. Je suis professeur de physique, cameraman et photographe. La poésie est ma vraie passion

Maths, physique, calcul et puis poésie, comment faites-vous ?

La poésie je l’aie dans le sang. Mon grand père paternel était poète. Décédé quand j’avais 4 ans. A ma rentrée au lycée j’étais en classe scientifique, fort en maths, mais en cette période, l’amour et la passion de ma mère pour la chanson et la poésie m’ont beaucoup marqué, ainsi, j’ai senti un grand besoin d’écrire et c’est là que j’ai appris la physique qui m’a ouvert les yeux sur les altitudes, la précision et l’analyse. Mon premier poème a été écrit en 1984. Le temps passe, je mûris, je comprenais la physique et aussi j’écrivais… Je devins professeur de physique, passionné de la poésie.

Vous avez édité un recueil de vos poèmes. Comment avez-vous eu l’idée ?

J’écrivais et je mettais de côté. Un jour, en cherchant dans mes affaires et archives j’ai trouvé mes poèmes éparpillés. Je les ai pris, relus : ils étaient au nombre de 280. Etonné, je décide, alors, de les réunir dans un seul volume dont j’ai choisi seulement que 32. Alors dès la sortie du premier article dans la presse me concernant, tout le monde était content et m’a beaucoup encouragé. Alors la presse commença à s’intéresser à moi, et ce en 2003. On a mis mon poème en trois langues sur Internet, notamment sur le site kabyle.com, c’est à partir de là que les choses commencent à devenir sérieuses. Un professeur d’université aux Etats Unis a pris l’initiative de publier mes poèmes dans son livre The North africain vioves.

Cette démarche m’a poussé à faire de même : éditer mon propre recueil. Alors j’ai publié mon premier recueil en juin 2005 qui s’intitule Id Yukin, Les nuits volubiles.

Pouvez-vous nous expliquer le choix de ce titre Id Yukin ?

Tous mes poèmes sont écrits la nuit. J’ai personnifié la nuit. Quand j’écris, j’ai l’impression que je suis en face de quelqu’un qui est la nuit et qui me dicte ce que j’écris. Donc, cette nuit là était éveillée. C’est Id Yukin, traite de différents sujets comme la femme, la vérité, l’amour dans tous ses états, j’ai décris la beauté des filles algériennes et, j’y ai même inclus des proverbes et citations dans mes poèmes, afin de leur donner vie et en même temps, apporter un plus à l’expression.

La passion grandissait, qu’en est-il des recueils qui s’en suivront ?

Après Id Yukin, il y’a eu le livre de Taâzult-iw, sorti en mai 2006.

Il contient 25 poèmes traduis du kabyle au français par Mohamed Melaz.

Ensuite Zivka qui est le poème phare dans ce recueil qui contenait différents sujets comme la santé, le destin, les belles choses de la vie qu’on est en train de perdre comme les notions de valeur, l’éducation…, Zivka est l’héroïne de mon œuvre. Aussi, j’ai fais parler les ustensiles : comme l’aiguille et le coteau, comme Slimane Azem et Jean de la Fontaine, ont fait parler les animaux moi aussi j’ai ma touche dans la poésie kabyle.

Qu’est ce qui a motivé l’édition en multilingue (berbère, arabe, français et anglais) ?

Mon premier recueil Id Yukin, (Les nuits volubiles) et le dernier livre qui est la version anglaise de Taazult-iw, Confidences and mémoires traduit en anglais par Dalila Ait Salem professeur d’anglais à l’université de Tizi Ouzou, alors comme beaucoup ne savent pas lire en kabyle, j’ai donc pensé aux francophones et aux anglophones afin qu’ils puissent découvrir la richesse de notre patrimoine culturel.

Ainsi, le poème Saint Valentin a été traduit en11 langues, kabyles, arabes, françaises, anglaises, russes, espagnoles, italiennes, danoise, japonaises, le chinoises et, aussi allemandes. C’était un poème de 85 vers dans lequel, j’ai rendu hommage aux célèbres amoureux comme Romeo et Juliette, Fathma et El Hasnaoui…

Vos projets et vœux pour cette nouvelle année 2009 ?

Je compte éditer la version arabe de Taazult-iw, et mon nouveau livre en tamazight ainsi qu’un DVD de mes clips.

Je signale que tout mes éditions c’est à mon propre compte, avec mon salaire d’enseignant, mais c’est mon devoir Idles Yahwajja-gh. Notre culture a besoin de nous, il est temps pour se mettre au travail. « Si on perd tout, il n’en restera que la culture….. C’est à travers la culture qu’en récupère tout ».

Un mot pour Zivka, l’héroïne de votre inspiration ?

Je vous dis 27,5 vous comprenez tous mes messages codés. Vous arrivez bien à les déchiffrer en plus je vous ajoute (iw) vous le décodez !

Un dernier mot aux lecteurs ?

Je leur dis bonne année 2009, qu’ils soient eux-mêmes, qu’ils restent fidèles à notre journal, qui a apporté un plus.

Grâce à lui beaucoup de personnalités ont pu passer leurs messages et graver leurs noms.

Propos recueillis par Kahina Idjis

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