Aprés avoir gagné la Coupe d’Algérie la saison passée, la JSM Béjaïa livrera aujourd’hui la première mi-temps de la finale nord-africaine des clubs vainqueurs de Coupe. Il faudra peut-être s’arrêter un moment sur cette nouvelle compétition régionale dont beaucoup, par méconnaissance ou à dessein, veulent en minimiser l’importance. D’abord en termes de niveau des clubs et donc en termes de qualité des confrontations, l’Afrique du Nord est ce qui se fait de mieux dans le continent. Il faut remonter bien loin dans le temps pour trouver la trace d’un club vainqueur d’une compétition africaine en dehors du triangle Egypte- Tunisie- Algérie. Puis le fait que la compétition soit résérvée aux seuls vainqueurs des titres nationaux est un gage de présence des meilleurs qui relèvent logiquement le niveau du rendez-vous nord-aricain. En termes purement techniques ensuite, il ne sera question dans cette compétition que de football et les premières confrontations nous en ont donné un avant- gout. Réduite aux pays d’Afrique du Nord, la compétition est soulagée des considérations extrasportives qui ont souvent émaillé l’essentiel des coupes africaines. Et ce n’est vraiment pas manquer de courtoisie à l’egard de beaucoup de pays que de rappeler que jouer au foot par 50° à l’ombre et 100% d’humidité sur des pelouses invivables, loger et voyager dans des conditions souvent difficiles n’aide pas tellement à relever le niveau de ce sport et faire rêver clubs et supporters. Toutes ces conditions, somme toutes “normales” sous d’autres cieux, mais jamais évidentes sur le continent africain augmentent le mérite de cette équipe de Béjaïa qui, a accédé à la finale de cette première edition. Très peu de monde attendait pourtant cette équipe à ce niveau. Club bien ancré dans sa cité, petit budget et grand cœur, la JSMB est en train de connaître la réussite de l’humilité et de la rationalité. Elle le doit en grande partie à la gestion saine des frères Tiab. En grands seigneurs, émouvants d’élégance et de désintéressement, ils ont mis la JSMB à l’abri des rapaces ignares et arrogants qui peuplent beaucoup de nos clubs. Doucement, humblement, ils sont en train de pousser l’équipe dans la cour des grands. La JSMB est en train d’en donner les plus beaux signes. A commencer par cet état d’esprit, bien perceptible lors du match retour livré face au club égyptien. Sans aucune expérience, les joueurs ont fait ce jour-là les choses en grand. Il n’y a pas plus difficile à réussir en football que courir après le score et être obligé de marquer plus d’un but. La JSMB l’a fait contre un club rompu à toutes les batailles et théoriquement supérieur. Un grand club est peut-être né ce jour-là. Quelle que soit l’issue de la finale, la JSMB l’aura déja confirmé. Ce club doit désormais nourir d’autres ambitions. Avec le même état d’esprit, mais sans doute d’autres moyens.
S. L.