Les dessous d’un faux bond

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Belkhadem a ainsi fait faux bond à ses militants qui l’attendaient à Tizi, plus éxactement au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri où l’homme fort du parti de la coalition devait animer un meeting de soutien c’est en tout cas ce qu’ont laissé entendre les militants du parti. La veille, l’information a été transmise de bouche à oreille. Officiellement, seule l’Association locale des commerçants et artisans algériens a appelé à un rassemblement pour ce jeudi et curieusement à la même heure du meeting de Belkhadem. Finalement, ce dernier n’est pas venu mais ses militants locaux, ou plutôt les élus et les membres de la direction du FLN à Tizi, étaient au rendez-vous. Ce sont eux qui ont animé le rassemblement “de soutien à Gaza”. Certains parmi les présents dans la grande salle de la Maison de la culture ne se sont pas empêchés de penser qu’il y avait complot en étant convaincus qu’il n’avait jamais été question de la venue du secrétaire général de l’ex-parti unique à Tizi-Ouzou. Plus d’un pensait en effet qu’il s’agissait d’une manœuvre de la direction locale du parti afin de rassembler le plus grand nombre de citoyens, comme si Belkhadem était une star à Tizi. Pourtant, l’objet du rassemblement aura suffi pour attirer une foule assez nombreuse, car les Kabyles sont aussi consternés par ce qui se passe à Gaza. En fait, “ce faux bond” de Belkhadem est différemment commenté à Tizi- puisque. Certains observateurs “croient” en l’information qui a circulé faisant état de la venue de Belkhadem. Pour ces observateurs, c’est ce dernier qui a décidé de ne pas se rendre à Tizi-Ouzou, lui qui n’apprécié pas du tout la manière et la gestion des affaires locales par cette formation qui est la tête de l’APC de Tizi-Ouzou notamment. C’est d’ailleurs la gestion de cette dernière (APC de Tizi-Ouzou) qui éclabousse surtout le FLN. De nombreux griefs sont retenus contre celle-ci qui tire, en effet, derrière elle des affaires qui vont, pour ainsi dire, à l’encontre des aspirations du parti. L’affaire de la voiture Yaris est peut-être la plus macabre. Cette APC a fait encore parler d’elle dernièrement par le non-paiement de l’assurance pour le stade Oukil-Ramdane, priant ainsi pas moins de quatre clubs évoluant dans le championnat de wilaya, à savoir Tala Athmane, Sidi Ballaoua, 4,5 kabylie et chikh Oumelou d’évoluer sur ce terrain du fait qu’il n’est pas homologué en l’absence d’une attestation d’assurance. “C’est un stade communal qui doit être pris en charge par l’APC,” nous dit un dirigeant d’une de ces formations. Contacté, ce président de cette même APC nous a affirmé qu’il se penchera sur ce dossier dès cette semaine. Pour certains donc Belkhadem aura préféré aller à Bouira car il est toujours “furieux” contre la direction de son parti à Tizi.

Le FLN en force à Miss Kabylie pour se refaire… une virginité

Quoi qu’il en soit, manœuvre ou pas, le FLN n’a pas réussi à regrouper beaucoup de monde jeudi dernier. En fait, la Maison de la culture constitue-t-il un endroit idéal pour crier sa colère contre Israël ? La question mérite d’être posée car il existe quand même des manières plus “osées” et beaucoup mieux indiquées pour manifester son vie contre le génocide de Gaza qui ne laisse aucun indifférent. Sinon si c’est pour l’effet d’annonce à des fins purement politiciennes, disant que le FLN de Tizi-Ouzou a organisé jeudi dernier au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri un rassemblement durant lequel les intervenants dont des responsables de la direction locale n’ont pas caché leur courroux contre les Israéliens.

La veille, des responsables du parti dont un vice-président de l’APC de Tizi-Ouzou promu… président du jury qui a voté l’élection de Miss Kabylie, ont tenté de se refaire… une reginité aux yeux de l’opinion. Profitant de la présence de la caméra de l’ENTV dépêchée pour couvrir l’évènement, ce dernier n’a pas manqué de faire référence aux “frères de Gaza et la situation dramatique” endurée par le peuple palestinien. Un message pour la forme sans doute, car le cadre d’une ambiance générale très festive ne s’y prêtait pas du tout. En effet, les deux sujets ne pouvaient pas du tout s’accorder. D’un côté, la fête pour l’élection de la Miss, aux rythmes de la musique ambalante de Mohamed Allaoua, et de l’autre, le deuil et la compassion dans la douleur avec le peuple palestinien… Seuls les responsables du FLN à Tizi-Ouzou pouvaient réussir cette promesse de… festoyer en deuil. Le maire de la ville, dont le concours était sous son haut patronage, et le mouhafedh local assis au premier rang de la salle n’ont sans doute pas calculé les répercussions de leur démarche aux antipodes de la ligne politique de leur formation déjà suffisamment éclaboussée dans la région par plusieurs affaires. C’est l’une des choses que Belkhadem ne pouvait forcément pas apprécier…

M. O. B.

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