La Kabylie en fête

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Yennayer a, de tous temps, constitué un événement de fête et de liesse populaire. En Kabylie, cette célébration a pris un cachet particulier, depuis quelques années des associations culturelles, notamment, s’impliquent de plus en plus pour marquer l’événement en organisant des activités culturelles et autres.

Cela est d’ailleurs le cas cette année encore où des associations ont initié des manifestations un peu partout à travers la Kabylie.

Des portes ouvertes, des galas, des expositions ou encore des conférences sont ainsi annoncés dans les différentes régions de la wilaya de Tizi-Ouzou mais aussi à Béjaïa, Bouira et Boumerdès. Pour la journée d’aujourd’hui, où les Imazighen accueillent le Nouvel An 2959, dans quelques localités, les festivités battent déjà leur plein depuis quelques jours.

Il faut dire, par ailleurs, que cette célébration a quelque peu perdu ses marque propres à elle en Kabylie. En effet, on ne repeint plus comme jadis, à titre d’exemple, les maisons à l’approche de Yennayer, dans le temps on procédait au nettoyage des foyers et au changement de tout ce qui était vieux et usé dans la maison, notamment le support de l’âtre (Inyenr).

Ce sont là quelques rites qui sont en voie de disparition dans la façon de célébrer Yennayer, cela même si certaines régions conservent encore jalousement la coutume qui veut que des genêts (uzzu) soient déposés sur le toit des habitations et ce afin d’empêcher la malédiction de pénétrer dans les foyers.

Cela dit, Yennayer coïncidant avec le 12 janvier de chaque année, demeure une occasion à ne pas rater pour pratiquement toutes les familles kabyles. Le souper de Yennayer (Imensi n’Yennayer) est peut-être, le seul rite regroupant toutes les familles par cette célébration.

En effet, tous les foyers se retrouvent à la tombée de la nuit autour d’une table bien garnie pour un dîner savoureux. Pour la circonstance, le père de famille doit se débrouiller et acheter un poulet de préférence, un lapin ou autres qui sera servi au dîner après avoir été sacrifié sur le seuil de la maison en guise d’Asfel destiné à éloigner les esprits maléfiques… une table riche en couleurs à l’occasion d’Amenzu Useggwas est le présage d’une année faste pour les Kabyles qui savent qu’il leur est déconseillé de se montrer avares. les commerçants ont eux aussi compris que Yennayer est une opportunité à ne pas rater afin de grossir leur chiffre d’affaires. Ces derniers procédent ainsi à l’augmentation des prix de leurs marchandises, notamment les fruits et légumes au grand dam des pères de famille appelés à se montrer généreux pour Yennayer.

Cédé il y a à peine quelques jours, à 160 DA le kilogramme, le poulet était affiché hier à 200 DA sachant que celui-ci est très prisé à l’occasion.

Quoi qu’il en soit, Yennayer sera célébré d’une manière ou d’une autre en kabylie cette année encore, avec aussi cette particularité de taille, c’est que désormais et ce depuis quelque temps, les Kabyles dans leur grande majorité connaissent la signification de Yennayer et ce contrairement aux années passées où l’on croyait plutôt les histoires et légendes telle celle qui rapporte que Yennayer déguisé en vieille femme a un jour frappé à la porte d’une maison avant d’être chassé par la maîtresse des lieux. La légende dit que la famille coupable a connu une année tout simplement cauchemardesque. Depuis, les Imazighens s’interdisent de renvoyer un mendiant le jour de Yennayer.

M. O. B.

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