Les états-majors des partis politiques s’activent à Tizi-Ouzou

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Le décor de la prochaine élection présidentielle est déjà planté à Tizi-Ouzou où les différentes formations politiques s’affairent à ficeler leurs plans d’action.

C’est ainsi que partisans et opposants se sont disputé le terrain politique durant le week-end à Tizi-Ouzou ; plusieurs activités partisanes ont été organisées par les partis mais également représentants de la société civile.

Chacune de ces formations politiques tente d’évoluer sur un terrain réputé être des plus compliqués même si la carte politique à Tizi-Ouzou en particulier n’est plus la même d’il y a 10 ans avec l’intrusion des partis de l’alliance présidentielle, le FLN et le RND en l’occurrence. Ces deux dernières formations ont pu, plus au moins, s’affirmer dans plusieurs localités de la région s’imposant même comme des acteurs incontournables sur la scène politique locale.

Le FLN et le RND pour une participation massive

L’objectif primordial des deux membres de l’alliance présidentielle, le RND et FLN, reste indubitablement la participation portant des traditions politiques de la région caractérisées par une abstention massive et un manque d’engagement réservé aux différentes joutes électorales. Ces deux partis qui auront, selon toute vraisemblance, à diriger la campagne électorale (en cas de candidature), tenteront ainsi de “bousculer” ces traditions en boostant la participation des électeurs.

C’est d’ailleurs le mot d’ordre de l’agenda politique de leurs structures locales à Tizi-Ouzou. Pour le RND, par la voie du chargé de l’information au bureau de wilaya, M. Belgacem, “le parti d’Ahmed Ouyahia est prêt pour la “bataille”, nous avons mis sur pied une commission chargé du suivi de cette question.” La préparation a commencé depuis longtemps. La dernière réunion de l’alliance présidentielle a débouché sur des instructions fermes. “Je vous dis que le bureau de wilaya du RND à Tizi-Ouzou est déjà engagé afin de faire des ces joutes un grand événement avec une participation massive” nous dit le député du RND.

Même son de cloche chez le Front de libération nationale (FLN). Saïd Lakhdari, député et mouhafadh du parti à Tizi-Ouzou nous fera savoir que le dispositif est prêt. “Notre plan d’action est prêt. Suivant les instructions de notre hiérarchie, nous allons organiser jeudi prochain une réunion des chefs de kasma et le lundi d’apès un regroupement des élus du FLN qui se tiendra à la Maison de la culture”, a indiqué M. Lakhdari. Ce dernier précisera que la structure politique du FLN à Tizi-Ouzou prendra attache avec les associations, les notables et investisseurs de la région afin, dit-il, de les sensibiliser. “Nous allons faire un grand travail de proximité pour assurer une participation massive aux prochaines joutes électorales”, a-t-il conclu. Concernant justement les organisations dites de “société civile”, l’on apprendra que la Coordination nationale des associations soutenant le programme du Président Bouteflika organisera un conseil de wilaya ce week-end à Tizi-Ouzou.

Le coordinateur de wilaya du mouvement pour la société civile dira de son côté : “Nous avons soutenu la révision constitutionnelle et nous attendons l’annonce officielle de la candidature du Président pour nous lancer dans la campagne.”

Le PT entame la collecte des signatures en attendant…

Pour la Parti des travailleurs (PT), la décision de participer ou non à la prochaine élection n’est pas encore prise officiellement. Cela n’empêche pas la formation de Louiza Hanoune d’entamer la campagne de collecte des 75 000 signatures exigées par la réglementation. “Il y a un plan de travail tracé au niveau national”, nous dit un membre du comité central du parti. Pour Rezki Yaïch, cadre du PT, le plan d’action entamé à Tizi-Ouzou n’est pas en marge du plan national. “Nous avons commencé effectivement l’opération de collecte des signatures au niveau de Tizi-Ouzou et à l’échelle nationale, le parti est en train de travailler, nous avons toujours privilégié le travail de proximité”, nous dit M. Yaïch. Ce dernier nous fera savoir qu’un programme de sortie publique sera bientôt élaboré. “La décision de participer ou non incombe au comité central du parti” a tenu à préciser notre interlocuteur.

Le FFS opte pour le boycott actif

Du côté de l’opposition, le week-end passé a été marqué par l’intervention du premier secrétaire national du FFS, Karim Tabou où il est revenu sur la question de élection présidentielle. Tabou s’est dit surtout étonné par la décision prise par une formation politique (le RCD) de geler ses activités. “Il n’est pas question de céder le terrain aux partisans de l’unanimisme”, dira-t-il. C’est ainsi que le 1er responsable du parti d’Aït Ahmed annoncera une batterie d’activités politique à que le parti aura à mener prochainement commencer par le forum des élus qui sera organisé le week-end prochain à Alger. Concernant la position officielle du plus vieux parti de l’opposition en Algérie, l’on apprendra que celle-ci sera prise les 12 et 13 février à l’occasion de la session du conseil national du FFS. Cependant, il est plus que probable que le parti d’Aït Ahmed opte pour le boycott des prochaines joutes électorales. “Le peuple est pris pour autre chose que les élections, la crise sociale aiguë” nous dit un cadre du parti à Tizi-Ouzou.

Pour sa part, le MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie), optera, en principe pour le rejet des élections. “Le conseil national aura à ce prononcer sur cette question même si dans le principe, le MAK rejette toute élection sans l’autonomie de la Kabylie”, nous dit M. Hachim, membre du conseil national du MAK.

Ayant leur rôle à jouer et disposant de structures à Tizi-Ouzou, certains organisations comptent peser de tout leur poids dans le débat. Contacté par nos soins, M. Azem, vice-président du CMA-Algérie, dira à ce propos : “Le CMA qui est une organisation non gouvernementale, réaffirmera, à l’occasion de ces échéances à l’Etat algérien, ses engagements non satisfaits.”

En somme, Tizi-Ouzou est déjà prise par la fièvre des élections, chacun tente d’imprimer sa température, loin de tout gel ou congé politique.

Entre ceux qui prônent la participation et ceux qui préconisent le boycott, la population se posera comme arbitre sans tuteur politique. Le citoyen exercera sa pleine souveraineté loin de toute allégeance aux uns et autres, car son intérêt de tous les jours impose un choix qui ne peut s’inscrire que dans la logique de la libre décision.

A. Z.

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