La dure réalité de la jeunesse en Kabylie

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Au chômage qui frappe de plein fouet des pans entiers de cette frange de la société, il faut aussi ajouter le manque flagrant de moyens de loisir et de distraction. De ce fait, les Tizi Ouzéens vivent dans une oisiveté confinant à l’enui. D’ailleurs, force est de constater que le nombre de harragas mais aussi malheureusement doit-on dire, ceux des suicides sont en constante évolution. Les fléaux sociaux font également ravage au sein des jeunes à Tizi-Ouzou. Tous les problèmes énumérés restent étroitement liés, en somme l’inactivité ne peut engendrer que des choses néfastes. Les villages de la wilaya de Tizi-Ouzou n’ont pour la plupart à proposer que des cafés maures pour y tuer leur temps libre. Et comme ceux-ci ont plus de temps libre que d’activités dans leur calepin, ils s’entassent dans ces cafés. Ils se trouvent ainsi à la merci de la rue, de ses vices et déboires. L’ennui de ces jeunes s’est encore accentué avec la disparition des chaînes de télévision TPS des écrans. Cela est une réalité qu’on ne peut ignorer. Les jeunes de la capitale du Djurdjura n’ont plus grand-chose à se mettre sous la dent. Et ce n’est certainement pas les quelques infrastructure, destinées à cette frange, à travers le territoire de la wilaya qui nous contrediront. Que peuvent en effet faire des terrains combinés au nombre de vingt, ou encore trente aires de jeu…pour une jeunesse composant plus de la moitié de la population locale. Le désert dans ce domaine est trop important pour être comblé par les sept complexes sportifs de proximité, ou encore par les cinq salles polyvalentes… Les maisons et les foyers de jeunes, qu’on tente de multiplier un peu partout dans les différentes communes ne peuvent plus répondre à la demande. En fait, ces derniers se sont transformés en des centres de formation professionnelle en y initiant des stages… cela devient ainsi leur vocation. La distraction, proprement dite, est presque au point zero dans la wilaya. Les salles de spectacles, les cinémathèques se font de plus en plus rares. La maison de la culture Mouloud-Mammeri avec tous les programmes d’animation qu’elle propose ne répond plus, à elle seule, aux besoins grandissants d’une jeunesse en quête d’un meilleur quotidien et d’une meilleure prise en charge. Les associations culturelles, aussi nombreuses soient-elles, n’absorbent pas la soif de culture de ces jeunes. Du côté de Tizi, on regrette en effet, les années 80 durant lesquelles la ville des Genêts comptait, à elle seule, pas moins de cinq salles de cinéma. L’on se rappelle que durant cette période, chaque chef-lieu de daïra avait sa propre cinémathèque. C’était suffisant au bonheur des jeunes. Hélas, ces salles ont disparu laissant ainsi un vide immense. Un vide qu’on tentera de combler par les différents projets qui sont inscrits pour l’horizon 2013 : des projets qui redonnent espoir il s’agit notamment d’une salle de spectacle de 6 000 places, de trois théâtres de verdure et d’une cinémathèque.

A ceux-ci, il faudra ajouter la réhabilitation de théâtre Kateb-Yacine et du cinéma mondial. Avec ces infrastructures, Tizi espère retrouver son animation d’antan. En attendant, les jeunes continuent à souffrir le martyre.

M.O.B

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