Les maires fustigent le wali

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Réunis avant-hier à la mairie d’Oued Ghir, une trentaine de P/APC de Béjaïa, membres de l’association des maires de la wilaya, ont exprimé fortement leur rejet catégorique des notes qui leur ont été adressées, dernièrement, par le nouveau wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni.

Pour rappel, ce dernier avait transmis, au troisième jour de son investiture, une note officielle aux cinquante-deux P/APC et 19 chefs de daïras que compte la wilaya, en leur signifiant textuellement «qu’il leur est interdit de se déplacer en dehors du territoire de la wilaya de Béjaïa, pour quelque motif que ce soit, sans l’autorisation préalable du wali ou du secrétaire général en cas d’absence du wali».

«Nous, collectif des P/APC, membres de l’association des maires de la wilaya de Béjaïa, tenons à vous rappeler, monsieur le wali, que votre démarche relève de la fiction et la fiction ne prendra en aucun cas le dessus sur la réalité (…). Nous rejetons dans le fond et dans la forme les premières décisions que vous venez de prendre (…) alors, n’espérez surtout pas qu’on vous demande une autorisation de sortie en dehors de la wilaya», lit-on dans la déclaration rendue publique à l’issue de cette rencontre.

Par ailleurs, les maires de Béjaïa ont qualifié les déclarations et constats faits par le nouveau wali, lors de la rencontre qu’il a tenue, au troisième jour de sa désignation, devant les P/APC, chefs daïras et directeurs de son exécutif «d’aberration». «Durant près de deux heures, il se livre à un discours contradictoire, menaçant et détaché de la réalité. Deux jours lui ont suffi pour faire l’état des lieux, situer les responsabilités et promettre des solutions. Quelle aberration !», a-t-on dénoncé. Lors de son «intervention à sens unique», «sans aucun débat», le wali de Béjaïa n’a ménagé personne, notamment les P/APC à qui il impute le retard dans la réalisation des projets inscrits à l’actif des collectivités locales.

Pour justifier «son réquisitoire» contre les maires, le wali Oueld Salah Zitouni avait avancé le taux dérisoire de 8% dans la consommation du crédit des PCD, à quatre mois de la fin de l’actuel exercice financier. Pour leur part, l’association des P/APC de Béjaïa rejette cette accusation, imputant ce retard plutôt à l’administration.

«Au lieu de parler d’un taux de 8%, il aurait fallu avancer qu’à l’avenir, vous vous engagerez à notifier les décisions d’inscription et débloquer les crédits de paiement au début de l’année, et non au mois de mai de l’année de l’exercice ; que vous allez œuvrer pour lever les contraintes et les lenteurs imposées au niveau du contrôle financier pour les visas», ont répliqué ces P/APC, tout en affirmant que réaliser un taux de 8% dans ces conditions «relève d’un exploit». En outre, les premiers magistrats des communes de la wilaya reprochent au nouveau wali sa volonté «de décrédibiliser la fonction de P/APC».

«Les décisions prises par le wali de soumettre notre déplacement hors wilaya à son autorisation préalable, et la désignation d’un intermédiaire dénote une attitude d’arrogance», a indiqué le P/APC d’Oued Ghir. Pour le président de l’association des P/APC de Béjaïa, en l’occurrence Beldjoudi Rachid, maire d’Ouzellagen, «les dernières notes du wali n’ont aucun fondement réglementaire».

Boualem Slimani

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