Cela au risque de passer parfois jusqu’à plusieurs heures à attendre son tour dans les interminables chaînes qui se forment devant les guichets. Des queues qui font partie en effet du décor interne de ces administrations. Les sièges d’APC, les agences postales, les agences Sonelgaz, l’Algérienne des eaux… pour ne citer que ces organismes, ne désemplissent pas à longueur de journée. Les files atteignent leur paroxysme lors de certaines occasions. Ainsi, les APC sont prises d’assaut notamment durant le mois de septembre, coïncidant avec les rentrées sociale et scolaire. Les postes connaissent des affluences record plus particulièrement à l’occasion des fêtes religieuses et autres.
Un mois pour un extrait de naissance
«Pour du sucre ou du café, il faut passer la nuit devant la porte du Monoprix.» Cette phrase est un extrait d’une chanson duu chantre de la chanson kabyle, le regretté Matoub, à travers laquelle il décrit le calvaire que vivait la population de Tizi-Ouzou dans les années 1980. Ce passage malheureusement s’applique à la situation qu’on vit au niveau des administrations où la bureaucratie fait encore des siennes pour mener la vie dure aux citoyens. Cette histoire qu’a vécue un villageois de la commune de Fréha, il y a quelques jours, illustre peut-être, on ne peut mieux, le calvaire des citoyens. Eh bien, celui-ci s’est vu fixé un rendez-vous… d’un mois pour se faire délivrer un extrait de naissance !
Il faut préciser qu’il ne s’agit pas de n’importe quel extrait de naissance… C’est le fameux acte n°12 ! Un acte qui impose des recherches et un tas de cassements de tête pour les agents des services de l’état civil. «’ai été à la mairie pour retirer cet extrait. J’ai fait une longue chaîne et j’ai passé presque une journée avant d’atteindre le guichet. Et à mon grand étonnement le préposé au guichet me remet un ticket où était inscrit: rendez-vous dans un mois», raconte l’infortuné villageois précisant que ces déboires, il les a vécus au niveau de l’APC de Tizi-Ouzou avant d’ajouter : «Bien entendu, je n’ai pas respecté le délai, grâce à des connaissance je me suis fait établir le document le surlendemain. Car j’avais besoin de cet extrait dans les plus brefs délais.» Un mois pour un extrait de naissance, avouons que c’est scandaleux. Il faut dire que le service d’état civil de l’APC de Tizi-Ouzou, bien que le problème soit posé dans les différentes APC, est le plus touché par le phénomène. Il suffoque du fait qu’il couvre plusieurs villages mais aussi à cause de la centralisation. Sinon comment se fait-il qu’un citoyen de Fréha doit se déplacer dans cette APC du chef-lieu de la wilaya pour retirer un extrait de naissance. Il n’est un secret pour personne que l’acte n°12 doit être délivré dans la mairie de naissance et comme un grand nombre de citoyens de la wilaya sont inscrits au niveau de l’APC de la ville des Genêts, on imagine le nombre d’archives qu’elle traite. Cela explique un peu les retards et les lenteurs pour la délivrance de ce fameux papier qui en fait souffrir plus d’un. Qu’à cela ne tienne, au niveau de ces dernières, dès l’aube, celles-ci se voient prises d’assaut.
Les agences postales suffoquent
En outre, cette situation d’interminables files d’attente, certaines agences postales la vivent quasi quotidiennement à Azazga, Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam, Draâ El Mizan… Les gens sont souvent appelés à faire la queue pendant plusieurs minutes, des fois plusieurs heures pour atteindre « l’objectif» et ce pour une simple opération de demande d’avoir. Cette situation, qui n’est pas sans susciter les désagréments à des milliers de clients CCP, perdure, malgré les dispositions prises par les responsables de la tutelle. Force est de constater en effet que les distributeurs automatiques mis en service, il y a plus d’une année, n’ont pas ratissé large au sein de la population Tizi-ouzouéene.
Cela du fait que ce n’est quand même pas tout le monde qui sait manipuler cette machine. Et puis, il faut dire que celle-ci n’inspire pas confiance. Vieux, vieilles, mais aussi jeunes et moins jeunes préfèrent se bousculer devant les traditionnels guichets que de risquer leurs salaires à cause d’une fausse manœuvre. Beaucoup a été dit en effet sur ces distributeurs qui n’ont pas encore la cote en Kabylie : “J’ai voulu retirer 10 000 DA et la machine n’a fait ressortir que la moitié» nous dira un citoyen qui dit avoir connu cette misaventure il y a quelques mois. “Depuis, je n’ai plus utilisé ma carte magnétique”, a-t-il affirmé. “Moi, j’ai hérité de quatre billets de 200 DA déchirés à moitié lors d’un retrait”, déclare un autre. Ce sont la quelques exemples des méfaits des distributeurs qui ont, pour ainsi dire, raté leur objectif. Puisque les agences postales font toujours le plein rendant ainsi la tâche difficile aux préposés au paiement. Aussi, il faut dire que l’informatisation des services postaux, tant réclamée, est ternie par les pannes à répétition du serveur qui peuvent survenir à n’importe quel moment. Des pannes qui ne font qu’accentuer les souffrances des usagers qui ne peuvent que prendre leur mal en patience. «La chaîne sort des fois de l’enceinte de la poste pour atteindre la rue», nous dit un citoyen d’Azazga. A rappeler qu’au niveau de l’agence, un problème a été soulevé dernièrement par des commerçants de la région qui disaient avoir attendu plus d’un mois sans qu’ils aient pu avoir leur extrait de rôle. Il se trouvait en effet que le service concerné était en rupture de stocks des imprimés de ce document.
A Azazga, la Sonelgaz mise à l’index
On ne quittera pas Azazga sans signaler que Sonelgaz est toujours montrée du doigt par la population locale, notamment le président de l’association pour la protection du consommateur, M. Bennadji, en l’occurrence qui dit d’ailleurs que son organisme a déjà déposé plainte contre l’agence de Sonelgaz. “Des citoyens sont accusés de trafiquer leurs compteurs. Ils se sont vus couper l’alimentation en énergie électrique jusqu’au paiement de 7 millions de centimes d’amende qui leur sont infligés par Sonelgaz”, dit M. Bennadji, qui affirme qu’il ne comprend pas comment Sonelgaz a pu statuer sur le sort de ces citoyens comme si elle était juge et partie. Le président de ladite association accuse d’ailleurs l’agence Sonelgaz d’Azazga de faire dans “le terrorisme administratif”. “L’accueil et la réception laissent à désirer. Pour tout vous dire, il est plus aisé de rencontrer le chef d’Etat que de voir le responsable de cette agence”, ironise le même président. En somme, les problèmes bureaucratiques ne sont pas encore résolus dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
M. O. B.