En réponse à un courrier du P/APC de Aïn El Hammam leur enjoignant d’évacuer l’immeuble qu’ils occupent, les commerçants de l’immeuble Timsiline, se sont élevés, argument à l’appui, contre cette décision qu’ils jugent “partielle et partiale”. Il faut dire que c’est là un dossier qui aura fait couler beaucoup d’encre, puisqu’il a trait aux menaces qui pèsent sur la ville de Aïn El Hammam qui risque un sérieux glissement. Ce qui ne cesse de provoquer des réactions aussi diverses que contradictoires. Le P/APC de Aïn El Hammam avait, précise la lettre adressée aux commerçants de l’immeuble Timsiline, invoqué les raisons suivantes : “La situation de ces immeubles dans le périmètre de la zone de terrassement le glissement de Aïn El Hammam et l’état de vétusté et délabrement très avancé de ces bâtisses ont poussé à l’expertise des bâtiments en question par un organisme national de contrôle technique et de la construction (CTC) dont les résultats concluent à un danger permanent et un péril pour la sécurité publique”.
Des arguments qui ne “tiennent pas la route”, indiquent les rédacteurs de la lettre dont une copie nous a été transmise.
Pour les commerçants de l’immeuble Timsiline, “l’approche préconisée par l’APC reste “partielle”, car elle effleure une problématique bien plus vaste sur laquelle délibérément vous jetez un voile pudique qui concerne une zone des glissements englobant totalement la ville de Aïn El Hammam et présentant une dangerosité extrême et sur laquelle sont implantées des infrastructures colossales de six à sept étages pesant des milliers de tonnes, nous citerons entre autres cette ligne de bâtiments allant du Monument jusqu’à la place centrale de Aïn El Hammam,” est-il écrit dans ladite lettre. Pour conforter leurs arguments, les contestataires citent le cas du “marché couvert dont les piliers et les murs son fissurés et dont le joint de dilatation s’agrandit…
La ligne des bâtiments où est située l’agence CNEP dont les murs sont fissurés à l’intérieur, sans parler des joints de dilatation tout le long de la face avant présentent des écarts alarmants.” Et d’ajouter : “Trottoirs défoncés suite au glissement de la route et enfoncés de presque un mètre presque par rapport à leur niveau initial. Les deux bâtiments en face de la CNEP entre lesquels se trouve le passage conduisant à la salle du marché présentent à leurs bases des murs fracturés et des joints de dilatation béants, synonyme d’un mouvement des bâtisses les uns par rapport aux autres. Signalons au passage que l’un des bâtiments comporte un étage de moins par rapport aux plans de construction.
Les bâtiments en face de l’immeuble Timsiline ne sont plus alignés du fait d’un basculement d’une partie d’entre eux vers l’arrière, l’immeuble bâti sur l’emplacement du cimetière chrétien est un exemple de dangerosité extrême. Toute la face nord est fissurée à tel point qu’un rideau de garage s’est retrouvé plié sous l’effet d’un glissement de terrain susceptible d’entraîner la bâtisse située en contre-bas et s’abattre ainsi sur la rue Colonel-Amirouche”.
Les rédacteurs du document précisent, par ailleurs qu’une liste des “cités à risques” fera l’objet d’une illustration cartographique qui sera remise à qui de droit afin d’apprecier dans “leur gravité” les risques véritables et l’étendue réelle du danger qu”’il convient de ne pas circonscrire aux seuls bâtisses de Timsiline.
Concernant le reproche fait à l’APC quant à une approche partielle, les commerçant de l’immeuble Timsiline expliquent : “Il faut admettre pour cela des a priori de votre part, non sur des arguments scientifiques qui auraient fixé une priorité des urgences mais sur des appréciations personnelles subjectives qui peuvent trouver leur explication dans des considérations d’un autre ordre”. Il est clair ainsi que les revendications des concerné, peuvent se résumer dans une approche plus globale : celle d’appréhender le danger dans sa globalité à l’expertise de tous les immeubles récents ou anciens et ne pas faire de l’immeuble Timsiline “un bouc émissaire.” “Il va de soi que notre maintien sur les lieux dans tous les cas de figure et quel que soit le projet envisagé, reste la condition sine qua none d’un préalable à toute négociation. Tout artifice ou subterfuge juridico-administratif dont le but infine serait de nous évincer d’un lieu fortement convoité par beaucoup rencontrera une vive opposition de notre part de même qu’une riposte appropriée à toute velléité de nous déposséder de notre moyen de vie (et même de survie)” concluent-ils. Enfin, il est utile de savoir que le dossier, au demeurant très sensible, sera pris en charge par des experts canadiens.
A. Z.