Les habitués des scrutins comme le RCD et le FFS ont annoncé officiellement le boycott pour l’un et le gel de ses activités pour l’autre, par les voix de leurs porte- parole. Ce boycott ne doit rien au hasard.
Ainsi et lors de son annonce de candidature à sa propre succession, Bouteflika a été clair : « Le président doit être élu avec une majorité absolue et c’est au peuple de choisir. »
Le reste, seuls quelques noms peu connus dans la sphère politique l’ont fait, sans toutefois attirer l’attention de l’opinion publique. Les grandes personnalités politiques attendraient-elles le dernier moment pour se prononcer ou ont-elles carrément décidé de boycotter le scrutin d’avril 2009 ?
La question demeure entière. Néanmoins, le spectre de l’abstention record lors des législatives de mai 2007 ne semble pas préoccuper le ministère de l’intérieur qui reste confiant et balaie tout scénario similaire. Ainsi, la machine électorale est mise en marche et la volonté de l’état d’assurer des élections transparentes et crédibles semble avoir de l’écho. Le Président Bouteflika, et contrairement aux appels incessants de Louisa Hanoune, est pour la présence d’observateurs étrangers lors de la prochaine élection présidentielles.
Aussi pour renforcer la transparence du scrutin, Bouteflika a institué par décret présidentiel la Commission politique nationale de surveillance de l’élection présidentielle qui aura pour charge de surveiller le processus électoral dans toutes ses phases.
Elle sera composée de représentants de partis politiques agréés et des représentants des candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
L’hypothèse d’un retour imminent de l’ancien chef de l’état Liamine Zeroual n’a pas abouti et cette « affaire » est restée opaque avec un brin de manipulation.
De son côté, le courant islamiste sera le grand absent de l’élection présidentielle et c’est Djaballah qui a annoncé la couleur en se retirant de la course au poste suprême.
Ainsi et depuis l’instauration du multipartisme, c’est la première fois que la mouvance islamiste n’est pas représentée à des joutes aussi importantes, sachant que le MSP va apporter son soutien au président sortant. Paradoxalement, Aboudjerra Soltani dira que « seule la mouvance islamiste pourrait mobiliser les foules durant ce scrutin », alors pourquoi s’abstenir ? Néanmoins, il est important de souligner qu’au sein même des formations politiques de l’opposition, rien ne va plus, à l’image du RCD qui a perdu presque tous ses dirigeants et cadres. Même constat pour le FFS qui a perdu toute crédibilité, et son opposition, restée sans actions concrêtes, commence à fatiguer les militants les plus acharnés. Au MSP, une guerre de leadership et un conflit d’intérêts font rage même si son premier responsable le dément catégoriquement sans toutefois être convaincuant. Quant au PT, il semble davantage pencher du côté de l’alliance que de l’opposition.
Les valeurs de fondement du parti semblent s’évaporer peu à peu et cela malgré la persistance de son premier responsable. A moins de deux mois du jour J, plus de 3 millions de formulaires pour la collecte des signatures ont été retirés à ce jour par les candidats à l’élection présidentielle du 9 avril, a annoncé le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni.
Hacène Merbouti