Un Berriane bis à Taourirt Ighil

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La situation de pourrissement que couve la commune de Taourirt Ighil ne conjecture rien de bon. Et pour preuve, le mouvement de protestation reprend de plus belle, pouvant entraîner l’irréparable : de possibles affrontements plus musclés entre les désormais frères-ennemis. Ce scénario, faut-il le souligner, appréhendé non seulement par la population de la région, du moins ceux qui redoutent le réveil des vieux démons et prônent la réconciliation, mais également par les pouvoirs publics.

Désormais, la population de la régions’est scindée en deux camps qui s’adonnent, à travers des déclarations et autres communiqués incendiaires, à des accusations ciblées et ponctuelles. Pis encore, à des batailles rangées entre citoyens de la même commune. Pour preuve, les deux déclarations qui viennent d’être rendues publiques, la semaine dernière et hier, portent étrangement le même entête, à savoir la Coordination des comités de villages et du mouvement associatif de la commune de Taourirt Ighil, mais le contenu des deux documents est diamétralement opposé. La haine prend de l’épaisseur ! Ainsi, le premier document émanant du mouvement de protestation, qui avait porté à maintes reprises ses revendications dans la rue notamment en recourant à la fermeture de la RN 12, a fait état « d’affrontements malheureux entre citoyens des villages de la même commune « , lesquels, ajoute-t-on, ont provoqué des blessés et des dégâts matériels. Plus grave, encore, les rédacteurs du document ont fait savoir que le président de l’association des parents d’élèves, le directeur du CEM de Taourirt Ighi et un professeur ont été  » pris en otage  » alors qu’ils étaient, ajoute-t-on,  » en mission pour appeler au calme et à la raison. » Ce qui est confirmée par le directeur de l’établissement que nous avons joint par téléphone.  » Je n’ai jamais vécu une telle chose  » nous confie-t-il. Au sujet justement de cette « prise d’otage « , les rédacteurs de la deuxième déclaration, tout en reconnaissant qu’il y a eu  » des échauffourées  » entre écoliers de deux villages, affirment qu’  » il n y a eu aucune prise d’otage « , en faisant comprendre que  » les trois personnes citées (…) se sont rendues au village d’Ait Idir vers 20h pour des raisons que nous ignorons. » Et d’expliquer dans ce sillage qu’  » au passage des écoliers d’Aït Idir par le village de Tizi El Korn la population de ce dernier a accompagné le bus scolaire en présence du chef de brigade de la gendarmerie d’Adekar et du P/APC de Taourirt Ighil pour éviter un autre affrontement  » tout en précisant qu’  » à ce moment là les jeunes du village d’Aït Idir ont blessé deux personnes du village Tizi El Korn dont un à l’arme blanche. » Un pourrissement qualifié de  » sans précédent  » par les rédacteurs du premier document, en avertissant que de  » tels dérapages menacent sérieusement de créer un Berriane bis à Taourirt Ighil. » Selon eux, de tels dérapages sont survenus » au moment où les autorités continuent à faire preuve de non-sérieux, d’approximation, de fuite en avant et de minimiser une aussi dangereuse situation. » Les rédacteurs du deuxième document, de leur côté, ont battu en brèche une pareille possibilité et à la survenance d’un tel scénario. Ils soulignent, à ce titre, que  » des dérapages entre populations n’existent que dans l’esprit des rédacteurs de ladite déclaration », avant de faire remarquer que les problèmes soulevés dont le transfert du siège de l’APC de Tizi El Korn à Ighil Irezza « sont une brèche ouverte pour tous les citoyens des autres communes de la wilaya pour exploiter ce genre de revendication illégitime. » De leur avis, l’occupation des infrastructures publiques (siège APC et une école) par un contingent de l’armée, s’inscrit dans la cadre des missions de l’institution militaire aspirant  » à protéger la population.  » Pour eux « demander leur départ suscite de nombreuses interrogations. » Si des mesures d’urgence ne sont pas prises à court terme par les pouvoirs publics, la situation risque de dégénérer. Signalons, par ailleurs, que les rédacteurs de la première déclaration ont appelé dans leur document « toute la population de la commune de Taourirt Ighil à une grève générale, lundi 23 février, suivie d’un rassemblement devant le siège de la wilaya à 10h. »

Dalil S.

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