C’est parti pour la deuxième édition

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce forum pour sa deuxième édition a connu une réussite totale. Il s’est déroulé dans une ambiance bon enfant en présence de quelques confrères de la presse et des industriels de la région. C’est d’ailleurs sans ambages que l’invité du jour a répondu aux différentes questions posées.

Au préalable, notre chef de bureau à Tizi Ouzou et le directeur de publication de notre journal ont, à l’ouverture du forum, éclairé l’assistance sur l’objectif recherché à travers la louable initiative de ce forum sur le développement local. Pour ceux qui ne le savent pas, cette entreprise est destinée à aider et à pousser la machine du développement à aller de l’avant en Kabylie. Une région qui reste toujours à la traîne en la matière, notamment la wilaya de Tizi Ouzou. Idir Benyounès dira que l’ambition du “quotidien des hommes libres”, est d’organiser un grand séminaire sur le thème du développement au terme des assises du forum qui se tiendra tous les 15 jours, le prochain séminaire est prévu dans la wilaya de Béjaïa. Ensuite et après cette annonce, la parole sera cédée à M. Akliouat, celui-ci avant de se prêter au jeu des questions-réponses, a donné un bref aperçu de l’historique de son entreprise et a dressé le point sur la situation de cette dernière, considérée à juste titre, comme l’une des sociétés économiques la plus florissantes à Tizi Ouzou. Elle emploie 770 travailleurs. Son chiffre d’affaires ne cesse, en outre d’augmenter. “Notre entreprise se porte bien” dira en substance M. Akliouat. Interpellé sur les ambitions de ENEL, l’orateur annonce que son entreprise vise à passer à la vitesse supérieure à l’avenir, l’ENEL s’occupe de la commercialisation des transformateurs qui est l’activité principale de l’entreprise et qui représente quelque 85% des rentes de la société. A titre illustratif l’entreprise a réalisé cette année 5 milliards de chiffre d’affaires, 85% de ce chiffre prévoient de l’activité transformateur.

Actuellement, l’entreprise produit 5 000 transformateurs par année et l’entreprise, selon son premier responsable, envisage de passer à 5 300 pour cette année 2009. Pour ce faire, un investissement s’impose. “Certains ajustements s’imposent. On a déjà pris nos dispositions pour acquérir deux nouveaux équipements qui nous permettront d’augmenter notre production”, déclare M. Akliouat lequel a tenu à préciser que la matière première nécessaire pour la fabrication des transformateurs est importée, tels le cuivre, l’acier…

L’entreprise Electro-Industrie d’Azazga est soumise à une contrainte, il s’agit selon le même responsable, de la concurrence déloyale à laquelle elle fait face. “La concurrence est assez serrée avec les importateurs privés italiens, égyptiens, syriens… Vous devez savoir que la taxe douanière sur le produit fini est de 5% alors que la taxe sur la matière première varie entre 15 et 30%. Il y a aussi la taxe de l’environnement que nous payons alors que les importateurs ne sont pas concernés par celle-ci. C’est pourquoi je dirais qu’on est soumis à une concurrence déloyale”, estime le directeur.

“La privatisation, oui mais…”

Questionné sur l’éventuelle privatisation de l’ENEL, M. Akliouat rétorque que plusieurs tentatives dans ce sens ont été faites mais ont toute échouées. “Je ne suis pas contre la privatisation mais à condition qu’elle ramène un plus”, dira M. Akliouat.

Il précise que la privatisation relève d’une décision politique alors que lui n’est que gestionnaire.

Au sujet de la crise que vit le monde, relative à la chute des prix du pétrole et ses répercussions sur l’entreprise, le DG a répondu que l’Enel n’a pas ressenti la crise, bien au contraire, celle-ci a profité à l’entreprise puisque la matière première revient moins chère. “Pourquoi alors ne pas en profiter davantage en s’approvisionnant plus ?”, demande un opérateur économique, invité au forum.

Avec un sourire, M. Akliouat rétorque que des décisions et des dispositions dans ce sens ont été déjà prises par son organisme. Un de nos confrères demande dans le même sillage si l’Enel ne pense pas à exporter ses produits à l’avenir. “On doit d’abord satisfaire le marché national en récupérant les parts prises par les importateurs privés”, explique le DG.

“Les grèves ne sont pas propres à l’Enel”

Par ailleurs, et sur un autre registre, le directeur a été interpellé sur les mouvements de grève qui ont secoué l’entreprise, faisant référence à la grève de la faim menée par les syndicalistes de la société le mois d’avril dernier, ainsi qu’à la grève du sommeil initiée dernièrement par les mêmes syndicalistes.

Des actions qui ne cadrent pas avec la situation “florissante” de l’Enel. S’expliquant le directeur répondra que les grèves font partie de la vie de toutes les entreprises du monde. “Toutes les revendications fondées sont prises en charge. Les autres ne peuvent pas l’être. Les revendications non fondées n’ont pas de solution. Moi je suis un gestionnaire qui applique les lois régissant le pays. Je privilégie le dialogue qui nous permet, à mon sens, d’aller de l’avant”. M. Akliouat mettra en exergue le fait que son entreprise a réussi à rajeunir son effectif.

Le développement local et ses contraintes

En outre et étant donné que le forum a pour thème le développement local, le débat sera ouvert sur le sujet. Tout le monde a donné son propre avis sur la chose. La problématique posée est relative aux contraintes auxquelles est soumis le développement à Tizi Ouzou. Pour plus d’un des intervenants, la contrainte foncière reste la plus importante. C’est l’avis, par exemple, de ce promoteur immobilier exerçant à Tizi, qui a fait état des difficultés rencontrées pour y implanter une nouvelle bâtisse. M. Akliouet est intervenu, lui, pour dire que le tissu industriel est réduit dans la wilaya de Tizi Ouzou, où l’on ne compte que son entreprise, l’Eniem et la société de transformation de bois de Takerboust. Il citera l’exemple de l’usine de cuivre qui devait être implantée à Tizi Ouzou, mais faute d’assiette foncière et d’une décision, celle-ci a été déviée à Aïn Defla où elle est actuellement en construction.

Dans le même sillage, M. Benyounès est revenu sur la fameuse usine d’insuline dont le projet a été usurpé à la capitale du Djurdjura pour pratiquement les mêmes raisons. Le directeur de publication de la Dépêche de Kabylie dira, par ailleurs, que le forum, initié par le journal, est destiné justement pour tenter de trouver et de proposer des solutions, de permettre de lever ces contraintes et aider ainsi le développement à retrouver un second souffle.

Le débat sur ce thème fut passionnant avec les interventions, notamment de Mohand Haddad, du directeur de la pêche de la wilaya de Tizi Ouzou, pour ne citer que ceux-là. Chacun a tenté de porter sa contribution au sujet traité. C’est le but recherché par le forum : Contribuer à sortir la Kabylie de son marasme loin de toutes les manœuvres malveillantes. C’est sur cette conclusion que notre chef de bureau, Khaled Zahem, lévera la séance vers 15 h 30 en donnant rendez-vous pour un autre forum dans une quinzaine de jours.

M. O. B.

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