“Nous exigeons le départ du directeur”

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“Nous sommes arrivés à un point de non-retour. Aujourd’hui, nous exigeons le départ pur et simple du directeur de l’entreprise”. Ces propos sont du secrétaire général de la section syndicale de l’entreprise électro-industrie ( ex-ENEL) d’Azazga, Mustapha Boudjemaâ, que nous avons contacté, hier. Clair et sans, les syndicalistes de l’entreprise, qui entament aujourd’hui leur huitième jour de grève de la faim, ne veulent rien entendre. Ils ont opté pour une solution radicale afin de mettre fin à leur mouvement de grève. “Le P-DG de l’entreprise a franchi la ligne rouge une énième fois”, peut-on lire, en outre dans une déclaration parvenue à notre rédaction. Le directeur est devenu indésirable dans cette entreprise. En fait, le conflit opposant les représentants des travailleurs à la direction de l’ENEL ne date pas d’hier. En avril 2008 ces mêmes syndicalistes sont montés au créneau en initiant une première grève de la faim afin de dénoncer la gestion de leur directeur. Cette grève a duré près d’une semaine. Récemment, les syndicalistes sont revenus à la charge en entreprenant une action de protestation unique dans les annales : la grève du sommeil. Cette dernière action a abouti d’ailleurs à une réunion tenue à Alger le 8 février dernier entre les grévistes, le directeur et la SGP (Société de gestion et de participations) une réunion durant laquelle le P-DG de l’ENEL aura été remis à l’ordre par les patrons de ladite société. C’est en tout cas ce que soutiennent ses antagonistes, soit Mustapha Boudjemâa et ses camarades. “Notre directeur n’a pas respecté les engagements faits lors de cette réunion. Pis encore, il a procédé à des mesures répressives, nous a expliqué le SG de la section syndicale de l’entreprise en défalcant six journées de salaire aux syndicalistes et deux heures pour l’ensemble des travailleurs”. “Ces prélèvements ont été constatés sur nos fiches de paie le mois écoulé”, précise Mustapha Boudjemaâ. Pour lui, le directeur n’en a toujours fait qu’à sa tête. “Il est devenu impossible de travailler avec quelqu’un qui fait du refus de dialogue son credo”, dira pour conclure le même SG.

La situation se corse donc davantage au niveau de l’ENEL Azazga, et le bras de fer opposant les deux parties n’est pas près de connaître son épilogue. Va-t-on accéder au vœu des syndicalistes en relevant le directeur de ses fonctions, ou bien, les syndicalistes reviendront-ils à de meilleurs sentiments ? En attendant, les travailleurs de cette entreprise, et en guise de soutien aux grévistes de la faim ont prévu pour la journée d’aujourd’hui un arrêt de travail collectif. Durant la semaine écoulée ils ont effectué de 11h à 12h, chaque jour, une heure de débrayage et de protestation.

Pour rappel, la grève de la faim a été initiée samedi passé, par sept syndicalistes. “En cours de route” l’un d’eux a dû renoncer à cette action pour des raisons de santé, parallèlement deux travailleurs ont rejoint le mouvement durant ces deux derniers jours.

Cela fait donc huit personnes qui sont en grève de la faim dans cette entreprise. Selon des informations qui nous sont parvenues, deux grévistes ont été évacués à l’hôpital d’Azazga jeudi. La dégradation de l’état de santé de ces syndicalistes, qui entreront aujourd’hui dans leur huitième jour de grève, ne semble pas les dissuader de cesser leur action. Aussi, la venue de l’union locale et l’union de wilaya de l’UGTA au cours de cette première semaine de grève a été vaine. Pis encore la visite de la SGP effectuée lundi passé à l’usine n’a fait que courroucer les travailleurs qui les ont reçus par des “P-DG barra” (P-DG dehors!)

La détermination a gagné du terrain au sein de cette entreprise pour “faire tomber” le directeur, c’est le moins que l’on puisse dire.

M. O. B.

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