«Les femmes doivent s’impliquer davantage dans la politique»

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Elle a regroupé les membres de l’association, des femmes universitaires, des femmes cadres de la wilaya, des responsables des organisations féminines ainsi que beaucoup d’étudiants et d’étudiantes de l’université de Béjaïa.

L’affluence était telle que la salle des conférences de l’hôtel Zephir s’est révélée trop exiguë pour contenir tous les invités. Et la présidente de l’association, Mme Tlemçani, qui a veillé sur les moindres détails, n’a pas pu cacher sa fierté quant au succès remporté. par l’événement, tant sur le plan organisationnel que sur celui de l’intérêt qu’il a suscité auprès des femmes.

L’AFAC s’est fixée comme objectifs essentiels, la sensibilisation des femmes sur leurs conditions socioprofessionnelles, ainsi que leur incitation à s’engager davantage dans le mouvement associatif, donc à s’impliquer beaucoup plus sur le plan politique. La projection d’un documentaire fut suivi d’un débat.

Le film qui a servi de support au débat est en réalité une suite de communication de haute facture donnée d’abord par les responsables de l’association, dont Mme Tlemçani, puis par les différentes personnalités de la wilaya, choisies parmi les universitaires, les hommes de culture, les politiques et les représentants du mouvement associatif. Quant aux idées qui ont émergé, elles ont trait au fait que les femmes ne s’engagent pas assez dans les partis politiques, à cause, argue-t-on, de leurs obligations professionnelles et des tâches ménagères et surtout à cause du père ou du mari qui, même s’ils déclarent ouvertement, surtout devant une caméra de télévision, qu’il est pour la présence en force des femmes dans les partis politiques, changent vite de langage dès qu’il s’agit de sa propre fille ou de sa propre femme. Certaines intervenantes ont également dénoncé le système des quotas de femmes dans les Assemblées élues ainsi que l’astuce en usage dans les partis politiques, où la démocratie n’est que de façade, qui consiste, lors de la confection des listes des candidats aux élections, à faire figurer les femmes en bas de page de sorte qu’elles n’aient aucune chance d’être élues. A signaler qu’au terme des débats, l’association AFAC a tenu rendre hommage à l’honneur deux femmes de la wilaya de Béjaïa qui se sont particulièrement distinguées par leur mérite et leur abnégation. La première, c’est Mme Kaïd Tlilane Nouara qui est la première professeur des sciences économiques de l’Algérie post-indépendance et le deuxième du pays. Elle est enseignante, chercheuse depuis 26 ans à l’université de Béjaïa. Elle a participé à l’amélioration de la Convention des Droits des enfants à Bruxelles où elle a été la seule femme et la seule économiste du congrès. C’est elle qui a créé l’Institut des sciences économiques de Béjaïa, devenu aujourd’hui une faculté qui compte plus de 9 000 étudiants. La deuxième à qui l’association AFAC a tenu à rendre hommage, c’est Mme Atoumi, son mérite est d’avoir contribué par ses dons de sang, à sauver de nombreuses vies humaines. De février 1973, date de son premier don, à 2009, soit 26 ans, elle a fait pas moins de 106 dons de sang. Elle est médaille, d’or international au 100e don. Par ailleurs, exerçant le noble métier de sage-femme, elle a vu naître plus de 2 000 bébés.

B. Mouhoub

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