Démonstration de force des travailleurs pour exiger le départ du directeur

Partager

Le départ de celui-ci est devenu la principale revendication du collectif des travailleurs et des syndicalistes en grève de la faim depuis le 8 mars écoulé. “Akliouat barra” scandaient, en effet, les travailleurs qui ont sillonné les allées de l’usine avant de se regrouper au niveau du portail principal de l’entreprise où ils ont observé un sit-in.

Mené par le secrétaire général de la section syndicale de l’entreprise, Mustapha Boudjemaâ. Ce dernier a retracé la genèse du conflit opposant les syndicalistes à la direction. Pour lui l’instance qu’il dirige était indésirable depuis son élection et son installation le 5 mars 2008. “Dès le départ, le directeur refusait tout dialogue avec nous. Il nous à réuni pour nous contraindre à renoncer à nos droit” dira en substance le SG du bureau syndical de l’ENEL Azazga. Et de poursuivre : “Toutes nos tentatives de rapprochement avec le directeur se sont avérées vaines, à chacune de nos sollicitations, il répondait par la négative”.

Pis encore, cet employeur a adressé plusieurs notes aux syndicalistes en guise d’intimidation”. Cette situation a abouti à une première grève de faim des syndicalistes. “À l’époque, la goutte qui a fait déborder le vase était le licenciement d’un cadre de l’entreprise. Ce fut un licenciement abusif” dira Mustapha Boudjemaâ devant les travailleurs et en présence des membres de l’Union locale d’Azazga et l’Union de wilaya de la Centrale syndicale dont Bachir Ramdani, le SG de cette dernière. Pour l’orateur cette action n’a pas dissuadé le directeur de l’ENEL à renoncer à ses mauvaises habitudes, bien au contraire. “C’est un bonhomme qui n’en fait qu’à sa tête, il use d’une gestion autoritaire”, accuse M. Boudjemaâ. Plusieurs griefs sont retenus contre le P-DG du complexe électro-industriel.

En somme, les travailleurs ne veulent plus de M. Akliouat comme directeur. “C’est un véritable état policier qu’il a instauré. Qu’il sache qu’il est indésirable. Il doit partir”, dira un travailleur. Le chef de service de la médecine du travail au sein de l’entreprise a fait état lui d’une accusation grave. Il s’agit de la vente du matériel neuf destiné à son secteur pour le directeur et son entourage.

En fait, tout le monde voulait intervenir car tout le monde en veut au directeur, et les quelques intervenants ont vraiment donné libre cours à leur colère. Des témoignages qui ont descendu, en flamme le P-DG. L’annonce faite par le secrétaire général de la section syndicale que le dossier est désormais entre les mains de Sidi Saïd, le patron de l’UGTA, n’a pas calmé les ardeurs, néanmoins, cette nouvelle n’a pas été sans suite puisque aussitôt certains intervenants dont Mustapha Boudjemaâ ont demandé de suspendre la grève de la faim.

Les syndicalistes mettent fin à la grève de la faim

Le secrétaire général de la section syndicale de l’ENEL a fait lecture, en effet, d’un message adressé par le n°1 de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, dans lequel ce dernier promet de prendre en considération la revendication des travailleurs de l’entreprise et de s’occuper désormais du dossier, faisant état de “ la disponibilité des pouvoirs publics” de trouver une solution à ce conflit. Un conflit qui dure depuis une année déjà durant laquelle l’ENEL avec ses 770 employés a connu une situation mouvementée. Pour Mustapha Boudjemaâ, cette fois le bout du tunnel est proche, tout le monde espère, en fait, que la meilleure décision sera prise, et ce pour “le bien de l’entreprise”. La meilleure décision pour les travailleurs c’est le départ de leur directeur.

Quoi qu’il en soit, les 6 syndicalistes en grève de la faim depuis le 28 février ont décidé de mettre fin à leur action hier.

M. O. Ben Mokhtar

Partager