Hier matin, quelque vingt habitants du village de Beni Mansour ont procédé à la fermeture du CW 42 A à la circulation pour exiger un meilleur cadre de vie. Les protestataires ont dressé des troncs d’arbre et des branchages sur la chaussée. Le blocage de l’axe routier reliant les wilayas de Béjaïa et Bouira a provoqué l’interruption du dense trafic routier qui s’y effectue habituellement. A l’origine du courroux qui a entraîné l’action de rue: des revendications en souffrance depuis l’année 2004 et d’autres formulées lorsque la même route a été bloquée il y a 3 moins, suite à un accident de la route qui avait fauché un octogénaire. En bloquant cette route, les manifestants estiment que c’est le seul moyen de se faire entendre par les autorités qu’ils accusent à tort ou à raison de se confiner dans le laxisme et l’inaction. Pour eux, c’est aussi une occasion de rafraîchir la mémoire aux pouvoirs publics sur les piètres conditions de vie des 4 000 habitants. Selon les initiateurs de l’action de rue, les autorités continuent d’ignorer la revendication liée à la passerelle ferroviaire, les ralentisseurs promis lors de la dernière fermeture du CW 42 A, le 26 décembre dernier. Il y a aussi les nombreuses carences au centre du village liées à la dégradation de la voie publique et autres commodités de la voierie (dégradation du réseau d’assainissement). Ceci sans compter les problèmes de chutes de tension et les sempiternelles coupures d’électricité qui empoisonnent la vie des citoyens, tout au long de l’hiver. Un délégué du village se demande qui va prendre la responsabilité des écoliers qui traversent la voie ferrée en passant sous les wagons ou au-delà des attelages si un accident mortel survenait. De même que d’autres dénoncent l’inertie des autorités face à la menace que font planer les chiens errants qui envahissent le village. Où sont passées les munitions dont on dit qu’elles font défaut pour justifier l’impuissance des autorités à organiser un abattage alors qu’on a enregistré des cas de morsures et des agressions quasi quotidiennes ? Toutefois, la déception est palpable pour les camionneurs et autres automobilistes contraints de faire demi-tour et de rebrousser chemin pour emprunter, 15 kilomètres plus loin à Allagha, la RN 26 qui leur permettra de rallier l’Est ou le Centre du pays. Pour rappel, s’agissant du chemin de wilaya de toutes les controverses, on a appris récemment que les travaux de bitumage vont commencer incessamment et que l’entreprise a différé le goudronnage en attendant de meilleures conditions météo. Notre source affirme que c’est donc par souci de faire un travail plus efficace.
Z. Z.