Livrés à l’état brut, en 2000, les logements ont été attribués sans le minimum requis “à charge aux locataires de terminer les travaux”, nous rapporte un locataire. “Nous avons fait face à de grandes dépenses pour rendre nos maisons habitables”. Cependant, si chacun s’est occupé de son intérieur propre, les autres parties ne dépendent pas d’eux. Les marches d’escaliers, éternellement poussiéreuses, sont recouvertes grossièrement par du béton. L’absence de rampe jusqu’en haut de l’immeuble est un danger permanent qui guette, à tout moment, les locataires, particulièrement les enfants. Pour compléter cette image d’abandon, on nous montre des trous béants destinés à recevoir des fenêtres d’où s’engouffrent courants d’air et poussières. Certains locataires ont, comme on dit, “balayé devant leurs portes” en passant un coup de pinceau aux abords immédiats de leur appartement. Une façon comme une autre d’égayer un peu l’entrée. Quant aux murs de la cage d’escaliers, il sont crépis sommairement, en attendant une couche de peinture. Un luxe que les habitants ne peuvent revendiquer alors que leurs logements ne sont même pas raccordés au réseau électrique. S’ils arrivent à s’éclairer, ils le doivent à la mansuétude des commerçants voisins qui leur accordent la faveur du branchement volant, avec tout le danger que cela puisse engendrer. Le comble est que derrière l’immeuble, des eaux usées coulent à ciel ouvert. Avec la chaleur estivale, elles représenteront un foyer favorable aux MTH. “Depuis que nous avons occupé les lieux, nous avons adressé de nombreuses requêtes aux différents P/APC de Michelet pour leur demander de prendre en charge certains travaux qui relèvent de leur compétence, mais sans résultat”, nous confie un locataire. Par ailleurs, les commerçants de la même rue se plaignent, eux, du réseau d’égout qui refoule les odeurs vers l’intérieur de leurs locaux. Après huit ans d’attente, les locataires sont en droit d’espérer quelques améliorations à leur cadre de vie.
A. O. T.
