Les ressources naturelles au service du développement

Partager

Les programmes de développement et d’investissement relatifs à ces deux secteurs et injectés dans la wilaya au titre des PSD, PCD, PCSC et autres sources de financement ont permis à la région de sortir d’une certaine léthargie en matière de création d’emplois, d’installations d’infrastructures hydrauliques de grande envergure, de développement rural et de lutte contre la désertification.

Les manifestations relatives à ces deux journées ont eu lieu dimanche dans l’enceinte de la nouvelle maison de la culture. Des expositions de photos, de maquettes, de tableaux chiffrés et d’objets et pièces relatifs à ces deux secteurs (tuyauterie, canalisations, plants,…) ont été organisées par la Conservation des Forêts, les entreprises de réalisation de travaux forestiers (SAFA-Zaccar et Emifor Tizi Ouzou), l’association de la femme rurale de la wilaya de Bouira, la direction de l’hydraulique de la wilaya, l’Algérienne des eaux et l’Office national d’assainissement. En outre, une projection de film portant sur les ressources en eau de la wilaya a eu lieu devant un public hétérogène. À la même occasion, une convention a été signée entre la commune de Bouira et l’ONA pour la gestion du réseau d’assainissement du territoire de la commune. Signalons également que des retraités de la direction de l’Hydraulique et de l’ADE ont été récompensés par leurs tutelles à l’occasion de la journée mondiale de l’eau. Les écoliers ayant participé à un concours de dessins ont vu les trois meilleurs épreuves récompensées par des prix au cours d’une cérémonie ayant eu lieu dans la salle de conférence.

Un secteur stratégique en pleine mutation

La superficie forestière de la wilaya de Bouira est estimée à 112 000 hectares, toutes espèces et tous stades d’évolution confondus. Elle se répartit sur les massifs du Djurdjura, des Bibans, du Hodna et de l’Atlas blidéen. Deux administrations ont en charge ce patrimoine : la Conservation des forêts et le Parc national du Djurdjura (PNG).

Ayant la tête sous l’étage bioclimatique humide sur les versants du Djurdjura (jusqu’à 1200 MM de pluie par an), Bouira a les pieds plongés dans la vastitude steppique au climat à la limite de l’aridité (moins de 200 mm de pluie par an). Les facteurs sociaux et humains qui ont concouru à la dégradation de la forêt sont, entre autres : la forte présence humaine autour et à l’intérieur des massifs forestiers, la pauvreté et le chômage qui conduisent les habitants à commettre des délits forestiers pour pouvoir subvenir à leurs besoins primaires (coupe et vente illicites de bois, fabrication de charbon pour les rôtisseries à partir du chêne vert, défrichements pour l’extension des parcelles de céréales, surpâturage,…), la présence des carrières d’extraction de pierres et des stations de concassage à l’intérieur des massifs, les constructions illicites d’immeubles à usage d’habitation ou d’élevage, les incendies liés aux activités agricoles, aux actes criminels et à la lutte anti-terroriste,…

Outre la mission de protection des forêts, la Conservation de la wilaya a été aussi chargée, depuis 2002, de la mission de développement rural au même par le truchement des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). De même, depuis 2005, la conservation des forêts a mené un programme intitulé Projet d’emploi rural (PER 2) avec comme co-bailleur de fonds initial la Banque mondiale. Cet axe de développement rural a abouti à de la création de plusieurs dizaines d’emplois dans les zones les plus défavorisées du territoire, à l’installation de certains ouvrages et à la fourniture de modules d’élevage familial. Les PPDRI faisant partie du contrat de performance initié par le ministère de l’Agriculture en janvier dernier sont en voie d’approbation au niveau du comité technique de la wilaya (CTW).

La mise en œuvre du programme des Hauts Plateaux est, quant à elle, bien avancée malgré des difficultés liées à l’indue occupation des terres forestières domaniales par des riverains qui en ont fait des parcelles céréalières au cours des années d’insécurité. L’administration des forêts compte récupérer ces terres et les reboiser de façon à reconstituer l’ancien tissu et à en faire même l’extension, d’autant plus que la zone d’intervention constitue le front de la lutte contre la désertification. Outre le reboisement, le programme Hauts Plateaux s’appuie sur des infrastructures de desserte (ouverture et aménagement de pistes), les travaux sylvicoles et les fixation des berges.

Une “révolution’’ hydraulique à Bouira

La nouvelle politique de mobilisation des ressources hydriques, mise en œuvre depuis la fin des années 1990, vient à point nommé pour mobiliser toutes les potentialités hydriques qu’elles soient superficielles ou souterraines. Après des années, voire des décennies passées dans la pénurie du liquide précieux, les villes et les village de Bouira seront desservis, dans un proche avenir, d’une manière régulière, de même que de nouveaux périmètres irrigués verront le jour. Cela permettra au secteur agricole de se redéployer sur de nouvelles activités dans le cadre de la polyculture rendue possible par la présence de l’eau. Car, comme le reconnaissent ici les fellahs et des cadres agricoles, la vocation céréalière de la wilaya est mal assumée en raison de déficiences claires dans la gestion technique et en raison aussi des aléas et incertitudes qui pèsent sur le foncier agricole (les meilleures terres appartenant à des EAC où les nouveaux investissements sont maigres, pour ne pas dire nuls).

Les trois barrages hydrauliques situés sur le territoire de la wilaya cumulent une capacité de rétention de quelque 840 millions de M3, ce qui dépasse largement les besoins locaux. A cela vont s’ajouter les volumes d’eau des retenues collinaires dont l’estimation donne 4,5 millions de mètres cubes.

Le plus grand barrage du Centre du pays, Koudiat Acerdoune, a une capacité de 640 millions de mètres cubes. De par sa position géographique, dans le cœur du moyen Isser, cet ouvrage fournira de l’eau pour cinq wilayas : Bouira, Médéa, Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou pour des besoins en eau potable et d’irrigation. Les travaux d’adduction à partir du barrage de Tiledsit (Bachloul), dont la capacité de rétention est de 170 millions de M3, sont en voie de réalisation en directions des communes ciblées particulièrement l’est et le sud-est de la wilaya. Pour des besoins localisés ciblant des bourgades ou communes rurales, une politique d’exploitation des ressources hydrauliques locales a été initiée ces dernières années.

Cela s’est traduit par la réalisation de forages, de puits de moyenne profondeur, de points d’eau issus de captages de sources, de diguettes le long des cours d’eau et de bassins d’accumulation approvisionnés à partir des forages. Une grande partie de ces ouvrages et équipements est prise en charge par des subventions et soutiens des fonds publics tels que les PSD, le FNRDA, le PSRE, PPDR…etc. Une autre catégorie d’ouvrages, les retenues collinaires, ont eu, ces derniers temps, les faveurs des techniciens. Deux ouvrages sont prévus dans le cadre du PER 2 au sud de la wilaya et trois autres ouvrages sont inscrits dans le cadre du programme Hauts Plateaux piloté par la direction de l’Hydraulique dans la même région. Par leurs grandes capacités de rétention, ces retenues représentent de substantielles réserves d’eau dans les zones rurales de la montagne et des piémonts. un élément d’appoint important pour l’AEP et certaines activités secondaires de petite agriculture et de jardinage.

Amar Naït Messaoud

Partager