Le provisoire qui dure

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C’est à partir de 1964 que les premiers occupants ont commencé à intégrer les 73 bâtisses composant la cité, dont la gestion relevait alors de l’Office public pour l’habitat à loyer modéré (OPHLM).

“Nous avons intégré les logements en semi-fini avec la promesse des autorités de nous défalquer du prix d’achat le coût des travaux d’achèvement réalisés par nos soins”, affirme M. Koula Farid, qui se dit président du comité de cité. “Nous n’avons jamais cessé, depuis notre arrivée à la cité, de faire des démarches pour obtenir la régularisation de ces biens. En vain”, soutient-il. Pour faire valoir ses droits, notre interlocuteur se réfère à une ordonnance de 1967 notifiant à peu près qu’“il sera procédé à la rétrocession par l’APC des différents logements composant la cité à leurs bénéficiaires actuels, s’ils en expriment la demande”. Il s’en tient également à la loi 81/01 (aujourd’hui abrogée) relative à la cession des biens immobiliers et à un décret exécutif datant de 2003, toujours en vigueur et stipulant en son article 3 : “Les occupants réguliers des biens immobiliers à usage d’habitation peuvent acquérir les logements au comptant ou à tempérament et ils bénéficieront de la défalcation du montant des loyers payés depuis la date d’occupation du bien en question”. “D’autant plus, ajoute M. Koula, que nous sommes 5 frères, enfants de moudjahid et nous n’avons jamais bénéficié de quoi que ce soit. Personnellement, j’ai investi dans une salle de sport, une pizzeria familiale et dans le logement qu’on occupe de façon régulière, à l’instar de tant d’autres résidants qui ont investi dans leurs logements”. A présent, sur les 172 foyers que compte la Cité du stade, 41 familles ont été recasées il y a quelques mois dans des logements sociaux de type F2 et F3. L’opération de démolition des bâtisses évacuées qui s’en est suivie a suscité un lever de boucliers des habitants qui ont dénoncé la lenteur des travaux engagés par l’APC d’Akbou. Tout comme ils relèvent des anomalies dans l’état des logements attribués et s’inscrivent en faux contre l’idée de mettre aux étages supérieurs des personnes malades. Une partie des habitants de la cité fait entendre un autre son de cloche : “Nous demandons aux autorités locales d’honorer leurs engagements en procédant à la deuxième tranche de recasement tout en réglant le problème des insolvables qui ne peuvent s’acquitter des 46 000 dinars exigés et en dégageant un quota de logements pour les célibataires”, revendique Slim Amar avec d’autres habitants qui estiment que le comité de suivi mis en place au début du mois de février dernier est le cadre idoine pour mener cette opération à bon port. Nous avons pu constater à l’occasion d’une courte visite dans quelques foyers, le tassement humain et les conditions de promiscuité effroyables qui y règnent. Pour les partisans du recasement, une situation pareille ne peut plus durer.

N. Maouche

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