Cela a bien sûr amené les candidats aux » grandes oreilles » à axer leurs meetings sur ce point là et une phrase qui résonne tel un leitmotiv : « Allez voter en masse le 9 avril « , et ce en oubliant l’essentiel, détailler le programme qui conduira l’électorat à aller s’exprimer. C’est le cas de le dire, même si les candidats, à leur tête la candidate du PT Louisa Hanoune, qui croit humblement à une surprise, ne manière de dire que les dés ne sont pas pipés et encourager la population à aller voter pour » provoquer la rupture « . Hier à Ghardaïa, elle appelé la population locale au changement tout en évoquant brièvement le climat électrique dans lequel évolue cette population en faisant référence aux événements de » Berriane « .
« Seul l’urne est en mesure de donner le résultat, ne croyez pas à la thèse que l’élection est jouée d’avance », a-t-elle lancé en direction de l’assistance avant de répliquer : « Optez pour la rupture ». Quatre points sur lesquels Louisa Hanoune peaufine sa campagne qui apparemment a un gout particulier tant l’écart et les moyens sont disproportionnés. Louisa Hanoune possède un verbe cru qui fait d’elle une arme redoutable envers ses concurrents mais l’effet s’arrête là et Bouteflika n’a pas manqué de saluer le courage de la femme. Dans ce contexte-là, “gueuler” n’est pas gagner et Hanoune l’a bien compris.
A Illizi ou elle a animé un meeting même refrain et ce n’est pas l’entourage de la candidate qui dira le contraire, tant la population en a assez des promesses à tour de bras. De son côté, Djahid Younsi candidat du mouvement El Islah n’arrive pas à mobiliser les foules espérées, lui qui se déclare se « démarquer des autres candidats « . Voulant imiter Bouteflika en empruntant les rues des villes à la recherche d’un bain de foule fantôme qui s’avérera un revers mal digéré. Depuis que le parti a perdu son dirigeant « Abdallah Djabalah » ainsi que la crise qui a foudroyé le parti islamiste, les choses ont dégénéré et le bateau d’El Islah se lézarde de partout et sa réputation roulée dans la farine. Ainsi hier, Djahid Younsi a rappelé les bases de son programme qui reposent sur le développement local, la sauvegarde des symboles de la République, la rupture avec le régime actuel et la promesse de sortir de la crise sociale actuelle en allant jusqu’à proposer de réduire la durée du service national et de faire une armée professionnelle.
« Le changement est possible grâce à vous pourvu que vous alliez vous exprimer le jour du scrutin peu importe la manière « . Tout en affirmant que son programme s’adresse en majorité aux jeunes. Aussi, il tambourina la main étrangère et les appels au boycott en les qualifiant d’ »anticonstitutionnels ». Sur un autre registre, Younsi est formel : « L’amnistie générale est nécessaire pour rompre avec la violence » en appelant à consolider les acquis de la loi sur la réconciliation nationale. Il appelera aussi à rompre avec les pratiques occidentales.
Hacène Merbouti
