Que veut le FFS ?

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Le parti de Hocine Aït Ahmed, premier concerné, plus que n’importe quelle autre formation politique, par la dissolution des assemblées locales, a décidé de mener sa protesta contre cette décision. Cette position souveraine et honorable en soi était menée jusque-là avec détermination, mais aussi d’une manière pacifique. Cette démarche, nous n’avons pas hésité à la féliciter dans ces même colonnes, et salué de même l’esprit responsable des dirigeants et militants du FFS. Ce dernier, qui s’inscrit dans la légalité et le respect des textes de la République, a le droit à la contestation, mais sûrement pas à l’insurrection. Le rassemblement des élus de jeudi dernier, qui devait avoir lieu dans l’enceinte du siège, a été détourné en une marche dans la rue. Il est évident que le FFS n’ayant pas demandé d’autorisation, la force publique n’avait d’autre choix que de stopper cette manifestation. Après ce “dérapage” ou “dribble”, un secrétaire national du parti d’Aït Ahmed s’en est allé dans des excès de langage regrettables à plus d’un titre. On ne peut faire appel à de grandes valeurs démocratiques et s’adonner soi-même à des insultes et verser dans l’invective. On ne peut prôner la “légitimité”, “le respect de la Constitution” et autres “souveraineté populaire” d’une part, et traiter le chef du gouvernement, et les délégués du Mouvement citoyen de “voyous” d’autre part.Le FFS, cadres et militants, sait très bien que les assemblées actuelles vont être dissoutes, puisque le décret présidentiel est signé après le passage du dossier au niveau du Conseil du gouvernement, et celui des ministres. Le bras de fer que le parti d’Aït Ahmed est tenté d’engager ne peut se passer que dans la rue. Or cette dernière est génératrice de dérapages et d’excès de tout genre. Dans ce cas-là, l’on est tenté de poser la question : Que cherche le FFS ?Au vu de la validation par les pouvoirs publics des élections locales d’octobre 2002, avec la participation dérisoire de l’époque, et la décision de remettre en cause cette consultation avec la dissolution des assemblée, le FFS espère peut-être (par la force ?) ramener le gouvernement à revoir une fois de plus sa position si cette stratégie se vérifiait, elle s’avérerait être une aventure aux conséquences incalculables et hasardeuses. S’il est légitime que le FFS s’offre une sortie honorable par une protesta pour “le fun”, cette position ne peut constituer une démarche stratégique. Le parti d’Aït Ahmed n’a en vérité d’autre choix que de se projeter ou non dans les élections partielles. Il ne peut en aucun cas se projeter dans une stratégie de blocage ou d’empêchement de ces élections. Ainsi toute agitation ou activisme politique s’exprimeront durant la campagne électorale, période indiquée pour exprimer son point de vue et sa position par rapport aux élections.

Chérif Amayas

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