La commune de Melbou qui fait partie de celles dont les assemblées sont toujours bloquées, n’a pas cessé de faire parler d’elle par le biais de ses élus protestataires. Effectivement, ces derniers, au nombre de quatre dont deux du FFS, un du RND et un quatrième indépendant, ont saisi toutes les autorités pour, comme ils tiennent à souligner, “faire sortir leur commune du marasme multidimensionnel dans lequel elle se débat”. Encore une fois, en l’espace de deux semaines, ils ont adressé deux requêtes : la première au receveur intercommunal de la daïra de Souk El Tenine, avec copies à toutes les autorités compétentes, pour faire une opposition au paiement des indemnités allouées aux délégués spéciaux dont “les arrêtés de nomination sont signés par le chef de daïra et ne font référence à aucune délibération de l’assemblée communale” et l’autre est une proposition de sortie de crise transmise au premier responsable de la wilaya dans laquelle ils proposent “le remplacement de l’actuel maire sur lequel pèsent de lourdes présomptions de culpabilité, par un membre élu de sa liste”. Dans la correspondance adressée au receveur intercommunal, ils font référence à la loi 08/90 relative à la commune laquelle stipule dans son article 23 qu’un délégué spécial peut être désigné après délibération motivée de l’assemblée communale ou encore l’article 50 lequel stipule que le président choisit et soumet à l’approbation de l’assemblée un ou plusieurs adjoints. Or, selon ces protestataires, “deux arrêtés de nomination ont été signés pour désigner deux délégués spéciaux alors que la commune ne dispose que d’une antenne administrative”. Par ailleurs, ils font la remarque dans leur écrit que l’assemblée présente n’a approuvé aucune délibération justifiant cela. Selon nos sources, il y aurait un message du ministère de l’Intérieur adressé aux walis suspendant le paiement des indemnités de tous les élus des communes bloquées, à l’exception du salaire du maire. Alors sur quelle base ce receveur continue-t-il à payer ces élus ? Aurait-il reçu un écrit l’y autorisant ? La question reste posée à moins que les élus contestataires ne soient pas réellement informés du paiement de ces indemnités. Toutefois, se sentant dans leurs droits, ces derniers exigent du receveur de surseoir au paiement des indemnités pour l’exercice en cours et le recouvrement des sommes indûment perçues pendant l’exercice précédent. Il y a lieu de rappeler que l’APC de Melbou disposant de sept sièges est constituée de trois élus du RCD dont font partie le président, deux élus du FFS, un élu du RND et enfin un élu indépendant.
A. G.
