« Je ne fais pas de tamazight un fonds de commerce »

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Ali Fawzi Rebaïne était au théâtre communal de Bouira hier matin pour y animer un meeting de campagne.

Prévu initialement à 10h, ce n’est qu’une heure plus tard que le porte-parole d’AHD 54 fera son apparition en compagnie de quelques membres de son parti. D’emblée, l’orateur soulignera plusieurs problèmes qui risquent d’entacher la crédibilité des élections de jeudi prochain.

« Aujourd’hui, nos frères et nos sœurs établis à l’étranger ont commencé à voter alors que personne ne nous a approchés pour prendre part à la commission nationale chargée de la surveillance. C’est une aberration de plus, car la fraude existe aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. »

Poursuivant l’énumération des failles relevées par son parti, M. Rebaine affirmera que le président candidat et lui-même n’étaient pas traités sur un pied d’égalité : « Canal Algérie ne nous a pas donné le temps de parole qui devrait en théorie être consacré à chaque candidat… Mais nous nous avons Dieu et le peuple avec nous. »

A propos de tamazight, le candidat d’AHD 54 assure que s’il est élu, il promulguera un décret présidentiel pour faire de tamazight une langue officielle en lui consacrant les moyens humains et matériels.

« Il ne faut pas faire de tamazight un fonds de commerce comme certains… Déjà au début des années 1980, les associations dans lesquelles j’activais, avaient pour but de défendre la langue, alors c’est pour cela que je dis halte à la surenchère politique. Il est temps de nous consacrer aux problèmes majeurs que vivent nos concitoyens… La pomme de terre vendue à 100 DA le kilo est un mystère qu’il faut élucider dans un pays comme le nôtre. »

Pour le leader d’AHD 54, il est temps de « construire un Etat moderne. » « Cela fait plus de 10 ans que des responsables se relaient pour nous parler de l’absorption du chômage, des paroles qui ne sont hélas pas suivies d’actions concrètes sur le terrain. »

Pour l’orateur, il existe pourtant des créneaux pour promouvoir des secteurs à même d’éradiquer le chômage : « L’agriculture et la pêche accompagnées des industries de transformations peuvent sortir le pays de cette crise tout en assurant l’autosuffisance alimentaire de l’Algérie. »

Selon M. Rebaïne, les dirigeants ne savent même pas que la pomme de terre à atteint les 100 da le kilogramme car ils « pratiquent la politique de la rente, une politique qui produit le chômage. » En expliquant que plusieurs autres secteurs sont à promouvoir pour absorber le taux de chômage, le porte-parole d’AHD 54 accusera les dirigeants actuels de dilapider les ressources du pays.

« Le changement doit se faire, le peuple en a marre d’être gouverné de la sorte, nous proposons la création d’un Etat moderne qui va rompre avec la politique de la mamelle. Il ne suffit pas d’instaurer des réformes miteuses comme c’est actuellement le cas, et comme cela le sera pour le 3e, 4e, 5e ou 6e mandat. La réforme du système éducatif est une catastrophe, nos enfants ne savent ni lire ni écrire et encore moins réfléchir, idem pour le secteur de la justice… » affirme M. Rebaïne en faisant allusion au ministre de l’Education nationale « qui est là depuis 30 ans ». « Que ceux qui ne résolvent pas les problèmes du peuple quittent le pouvoir, ils n’ont pas à rester aux commandes de l’Etat », martèlera le tribun.

Le meeting s’est achevé par des questions qui ont été posées par des jeunes dans la salle, et le chef du parti AHD 54 a promis que s’il était élu, les problèmes de la jeunesse seraient entièrement pris en charge.

Il exhortera l’assistance à aller voter le 09 avril tout en ajoutant : « Pour tous ceux qui vous ont fait des promesses qui ne se sont pas concrétisées ces dernières années, il faut leur répondre ! N’allez pas voter pour eux, mais votez pour moi. »

Hafidh B

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