Tamazight prioritaire pour les postes budgétaires

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Pour accélérer la réforme qui entamera sa troisième année à la prochaine rentrée, le ministère qui s’est attelé pendant ces deux dernières années sur l’élaboration de nouveaux programmes et la confection de manuels scolaires qui vont avec ainsi que la réorganisation des trois paliers de l’enseignement, s’est fixé comme principal objectif l’amélioration de la qualité de l’enseignement à travers la formation des formateurs et la valorisation des examens nationaux en initiant de nouvelles mesures. D’ici à 2015 tous les enseignants seront universitairesConvaincu que la réforme de l’école algérienne passe obligatoirement par la qualification de ses encadreurs, le ministère s’est penché à partir de l’actuel exercice sur la concrétisation d’un plan décennal de formation qui concernera 214.000 enseignants exercice pour les faire parvenir à un niveau de qualification correspondant aux profils cibles retenus pour la formation initiale actuelle, tels que fixés par la réforme. Car si pour les nouveaux enseignants, le problème des recrutements ne se pose pas puisque la loi interdit formellement à tous ceux qui ne sont pas titulaires d’un diplôme universitaire de se présenter à un poste d’enseignement dans tous les segments de l’éducation nationale, il n’en est pas de même pour les enseignants qui exerçaient depuis une vingtaine d’années à l’école algérienne et dont 65% des 171.000 enseignants de primaire, 54% des 108.000 enseignant du moyen ne sont pas titulaires du baccalauréat. Cette situation qui fait que 242.000 enseignants de primaire et du moyen sur les 280.000 en exercice ne sont pas titulaires d’un diplôme universitaire et qui a été le résultat d’une forte demande d’éducation après la réforme fondamentale de 1981 qui a contraint les pouvoirs publics à procéder à des recrutements d’enseignants à des niveaux inférieurs aux normes académiques qui ne répondent donc pas au profil fixé par la réforme.

214.000 enseignants sont concernés par la formationPour procéder à la formation en cours d’emploi des 214.000 enseignants concernés par ces mesures, le gouvernement a débloqué une enveloppe 46 milliards de dinars, à raison de 40 millions de dinars par enseignant. Lors de cette opération qui concernera en premier lieu les détenteurs du baccalauréat âgés de moins de 45 ans et ayant fait acte de candidature selon la base volontaire, 10.000 enseignants dont 6.000 dans le moyen et 4.000 dans le primaire seront mis en formation à partir de la rentrée scolaire prochaine. L’Institut de formation et de perfectionnement des maîtres (IFPM) prendra en charge les enseignants du cycle primaire, alors que l’Université de la formation continue (UFC) en concours avec le ministère de l’Enseignement supérieur à travers les programmes de l’école normale supérieure (ENS). Ces enseignants obligés de faire des formations en cours d’emploi, suivront des cours à distance et assisteront à des formations dans les UFC des grandes villes du pays selon les mêmes programmes dispensés dans les universités et subiront les mêmes examens afin d’obtenir au bout de quatre à cinq années, le diplôme d’enseignement primaire après bac + 3 et celui de l’enseignement moyen après bac + 4.

Seule la moyenne du BEF comptera au passageCommentant les résultats des examens nationaux de fin d’année, M.Benbouzid dira que la stratégie d’amélioration répond à une approche systémique d’évaluation avec la prise en considération de tous les paramètres intégrés dans ce processus et l’ensemble des acteurs qui y prennent part. Il expliquera que les dernières modifications introduites aux examens de sixième et du BEF en vue de leur valorisation, visent à faire une coupure définitive avec le système des quotas qui a empoisonné notre système éducatif et fait de notre école une sinistrée et à habituer l’Algérien à respecter les normes pédagogiques en fixant la moyenne du passage d’un palier à un autre à 10. Pour l’examen de la sixième, le ministre affirmera que c’est un test fondamental d’après lequel son département sera fixé sur l’efficience d’un segment de l’éducation obligatoire qui dure neuf années et évaluera la maîtrise par nos élèves des langages fondamentaux. Le système d’évaluation changera à partir de septembre prochain en vue de se diriger vers un examen national pour le Sud et le Nord du pays après la climatisation progressive de tous les centres d’examen. Les élèves auront à passer un examen fin mai et ceux qui n’auraient pas eu la moyenne, suivront des cours complémentaires individualisés afin de se représenter à la 2ème session qui aura lieu avant le 5 juillet. L’examen du BEF également verra des changements notables puisque après avoir fait passer le coefficient de cet examen à 3, l’année prochaine, il n’ y aura que la moyenne du BEF qui sera prise en considération dans l’accession à la première année secondaire pour mettre un terme à la complaisance dans la notation exercée par certains professeurs.Quant à l’examen du baccalauréat, Benbouzid dira que « l’analyse initiale des résultats qui ont constitué tout de même le deuxième meilleur résultat depuis l’indépendance, d’autant plus qu’il a été procédé à la suppression du rachat et de la 2ème session, fait ressortir un bilan positif », et insistera sur l’introduction de mesures qui vont sanctionner tout chef d’établissement ou directeur de l’éducation dont le lycée ou la wilaya aurait enregistré des résultats négatifs au dessous de la moyenne nationale durant trois années consécutives.En ce sens, il lancera un appel à tous les directeurs des lycées afin de présenter, avant la fin novembre, un bilan d’évaluation de leur établissement et de formuler leurs besoins d’encadrement pour s’engager dès à présent à améliorer les résultats.

6 000 postes budgétaires pour la rentrée 2005-2006Pour la troisième année de la réforme qui concernera à cette rentrée les 3ème année des cycles primaires et secondaires et la 1ère année secondaire, 42 nouveaux programmes et 34 livres seront mis à la disposition des élèves des trois paliers pour faire passer ainsi le nombre de livres à la prochaine rentrée à 41 millions, dont 80% se trouvent déjà au sein des établissements scolaires. Concernant l’enseignement de Tamazight qui sera dispensée aux élèves dés la 4ème année primaire dans les 16 wilayas où elle figurait déjà dans les cycles moyen et secondaire, M.Benbouzid s’engagera personnellement à mettre tous les moyens à la disposition de cette « langue nationale » pour sa promotion et la maîtrise de son enseignement, à travers sa généralisation progressive à tous les établissements algériens et son introduction probable dans les examens officiels à titre optionnel.Il notera également que sur les 6000 postes budgétaires promis pour l’exercice 2005-2006, la priorité sera donnée aux enseignants de tamazight. Pour terminer, le ministre mettra en garde les enseignants qui dispensent des cours supplémentaires payants au sein des écoles primaires et menacera de sanctions tout enseignant qui transgressera la loi. Il ajoutera que s’il a les prérogatives d’interdire cela même à l’extérieur des établissements scolaires, il ne se gênera pas puisque si les élèves du primaire sont poussés à suivre des cours supplémentaires, à quoi serviront-il alors toutes les améliorations de la réforme.

H.Hayet

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