FFS – RCD, hors-jeu

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L’absence inexplicable des partis FFS et RCD des festivités commémoratives du 20 Avril à Tizi-Ouzou suscite des interrogations.

La question culturelle et la revendication citoyenne portée par ces deux printemps ont toujours vu l’implication, sinon l’accaparement, par ces deux formations politiques bien ancrées de ce symbole dans la région, jusqu’à en constituer un véritable fonds de commerce politique, lorsqu’il s’agissait d’engager des négociations avec le pouvoir central, pour des dividendes personnels. Le silence, voire la démission des partis FFS et RCD en ont surpris plus d’un. Depuis les années 1980 et 1990, ces deux formation politiques sont allées jusqu’à scinder le MCB originel en deux ailes, la Coordination nationale et les Commissions nationales respectivement sans traitement politique du RCD et du FFS. Chacune des structures à sa manière intervenait à chaque commémoration. Des marches et des appels à des grèves générales sont toujours lancés et suivis par la populations de Kabylie, même si parfois des chocs politiques sont signalés par ci- par là, mais sans plus. S’agit-il d’un abandon, ou d’une satisfaction, de la cause, ou bien l’état interne des structures politiques et leur rapport vis-à-vis de la société connaissent-ils une sorte de déliquescence ? En tout cas, la population de la région n’accorde aucun intérêt à l’apport de ces deux partis à la chose politique de la revendication. Les acquis aujourd’hui enregistrés par la cause, reviennent en premier lieu aux mérites des efforts desintéressés des milliers de militants, qui ont pris et défendu à bras-le-corps la revendication. C’est grâce à la crise berberiste de Laïmeche Ali, aux poseurs de bombes de 1976 dont Mouloud Haroun, Cheradi Houcine, Behbouh et consorts, et aux évènements de 1980, que la revendication est sortie des ténèbres. La reconnaissance de tamazight comme langue nationale, l’académie berbère en passe d’être ouverte, les chaînes de radios kabyles locales, la chaîne de télévision berbère, l’introduction de la langue amazighe dans les différents paliers de l’école algérienne, sont des acquis considérables qu’enregistre la revendication. Reste aux seuls spécialistes d’en assurer la promotion, loin des feux de la rampe des politiques qui se sont beaucoup servis sans trop la servir. C’est peut-être tout le B.A.- BA de la chose, qui fait que pour cette commémoration la population de Kabylie a été fidèle au rendez-vous, à sa manière, pour rendre hommage aux militants anonymes qui ont notamment porté la revendication jusqu’a sa satisfaction partielle, car du chemin reste à faire.

Khaled Zahem

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