Une semaine de malaise social

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Durant cette semaine, à Bouira, un mouvement social a été mené dans de nombreux secrteurs. La grogne rapportée par la presse témoigne qu’à travers plusieurs secteurs, les revendications sociales sont multiples. La cimenterie de Sour El Ghozlène a été dimanche et lundi, le théâtre d’un mécontentement des travailleurs qui ont observé un sit-in devant les locaux administratifs. Le motif étant de protester contre certaines décisions prises par leur direction en accord avec la section syndicale. Parmi ces décisions, il y a lieu de citer, le remplacement du directeur par son subordonné, des promotions attribuées à des membres de la section syndicale sans se pencher sur les véritables préoccupations des ouvriers. Les employés de la cimenterie ont gelé leur action jusqu’au 26 de ce mois, si toutefois, les pourparlers n’aboutissent pas d’ici là. La mairie de Haïzer continue également de défrayer la chronique, avec la grève illimitée déclenchée par les travailleurs depuis le 6 avril dernier. Des employés au nombre de 74, qui menacent d’entreprendre une grève de la faim illimitée dès samedi prochain pour, disent-ils, faire valoir leurs droits. A El Esnam, c’est l’entreprise italienne, Todini qui fait toujours parler d’elle. Cette firme chargée de la réalisation du tronçon autoroutier Bechloul – El-Adjiba en est à plus d’un mois de grève et les employés ont déposé plainte auprès de la justice pour faire aboutir leurs revendications. Avant-hier, c’était encore un débrayage de plus, dans le secteur de l’éducation, au CEM Doubaissi du Chef-lieu de wilaya. Cette fois, c’était les enseignants qui réclamaient la sécurité dans l’enceinte de l’établissement en exigeant l’annulation de décision de réintégration des élèves exclus pour mauvaise conduite, et la construction d’un mur de clôture autour de l’établissement. Ces grèves cycliques et récurrentes constatées dans de nombreux secteurs sont les prémices d’un malaise social qui semble gagner du terrain. Les saccages des bureaux de votes dans les localités de l’Est de la wilaya de Bouira sont également, des signes qui ne trompent pas. Si les revendications formulées par les employés, ou les citoyens avaient été prises en considérations à temps, par les pouvoirs publics, il est certain que les débrayages et la grogne enregistrés n’auraient pas eu raison d’exister.

L’inertie et l’inamovibilité de certains responsables allant en contresens des aspirations collectives, les contrariétés s’accumulent dans les esprits jusqu’à éclater au grand jour.

C’est le cas, lorsque la société prend conscience, que les fonds publics qui lui sont destinés pour améliorer son cadre de vie ne sont pas utilisés à bon escient. L’exemple de la RN 05, bloquée pendant deux heures, avant-hier, à Ighrem, par des citoyens de la localité, qui revendiquaient la prise en charge d’un enfant handicapé de ce village, illustre, si besoin est, de la nécessité de prendre en charge correctement les revendications légitimes émises par les citoyens. Un cas édifiant qui prouve la défaillance des pouvoirs publics, car mobiliser tout un village pour récolter des fonds afin d’aider un enfant handicapé qui ne peut plus être scolarisé, démontre la détresse qui sévit. Le père de cet enfant, n’ayant pas trouvé d’oreille attentive auprès des administrations concernées a pourtant, et malgré lui, attiré l’attention de son village. Faudrait-il que les blocages de routes, les sit-in, les manifestations populaires fassent parties des seuls moyens d’expression pour que les pouvoirs publics se penchent sur les problèmes des citoyens ? Sûrement pas, mais en l’absence de dialogues ou d’interlocuteurs fiables, les revendications qui ne sont pas prises en charges sont hélas étalées au grand jour, sur la voie publique.

Hafidh.B

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