Comme partout ailleurs, le front social en Kabylie est en pleine ébullition : chômage, dégradation du pouvoir d’achat, inaccessibilité au développement, crise de logement… soit autant de facteurs qui, additionnés au caractère bien singulier de la région, minent la vie sociale et occasionnent des instabilités qui, pour certains, risquent bien de s’inscrire dans le temps.
Certes, la cherté de la vie est au cœur de tous les tumultes liés à ce front, car, il faut le dire, un Algérien qui débourse 100 DA pour s’offrir un kilo de pomme de terre n’est jamais un Algérien content, mais ce qui a aggravé la situation à Tizi-Ouzou, c’est ce nombre hallucinant de conflits socio-professionnels qui paralysent le fonctionnement d’une multitudes d’entreprises locales.
Un simple décompte des moments de grève ou de protestation recensés au niveau de la wilaya ces derniers jours peut à lui seul suffire pour saisir l’ampleur de ces instabilités. Des remous sévissant au sein du fleuron local Enel d’Azazga, à ceux qui déstabilisent les abattoirs de Taboukert en passant par les protestations, parfois violentes, des jeunes employés de la wilaya, l’état des lieux général est loin d’être réjouissant.
Et parallèlement à cela, un autre phénomène est venu compliquer les choses et les rendre autrement moins gérables : c’est la coupure de routes. Rien que pour la wilaya de Tizi-Ouzou, on enregistre entre 5 et 6 actions de ce genre tous les mois.
Le dernier fait en date, est l’action menée par les villageois d’Ihidoussène à Tadmaït, qui ont bloqué toute circulation routière au niveau de la RN 25, et ce pour protester contre l’augmentation des tarifs de transport et l’énorme retard accusé dans le projet d’accordement en gaz de ville.
Résultat des courses, les grèves et les protestations sont devenues plus que fréquentes dans la région et il y a bien une raison à tout cela…
Omar Benmohamed