Une ambiance familiale au FPAH

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La société algérienne est en pleine mutation et a tendance à faire face en conséquence aux mêmes embarras que les pays développés. La tranche d’âge des Algériens de 60 ans et plus, s’étendra à l’horizon 2040 pour aller jusqu’ à représenter près de 40% de la population. Les franges des personnes âgées vivantes seules ou handicapées sont en hausse permanente.

En effet, les chiffres ont tendance à évoluer à la hausse et montrent que le recours aux placements dans les centres d’accueil devient de plus en plus important, notamment quand il s’agit de personnes handicapées ou malades mentales et qui exigent donc une prise en charge particulière. Cependant, en vue d’adoucir les souffrances de cette catégorie de personnes vulnérables et dans le but d’atténuer leur  » manque d’affection  » ainsi que de briser leur solitude, cette frange de la population est accueillie dans des centres répartis sur le territoire national. Ainsi, dans le Foyer pour personnes âgées et handicapées (FPAH) de la wilaya de Bouira, 51 personnes, des deux sexes, âgées où malades, la majorité sont atteintes de maladies mentales, mais toutes sont bel et bien prises en charge dans cet établissement.

C’est avant-hier, en présence, respectivement, de certains représentants du mouvement associatif et des invités opérant dans le social qu’une cérémonie, en hommage aux personnes âgées qu’accueille l’établissement, a été organisée durant cette journée qui, n’est autre, que la leur ! Comme à l’accoutumée, à l’occasion de la Journée nationale des personnes âgées, cet établissement a tenu à rendre hommage à ses résidants.

Dans la matinée, un concours entre résidants dispensés des cours d’alphabétisation a été tenu. En parallèle, il a été organisé une exposition de divers articles et outils artisanaux fabriqués par ces résidants. En effet, ces produits exposés « sont le travail des ateliers inscrits dans le programme dispensé à nos résidants. Ces ateliers sont un mécanisme de valorisation et d’intégration de ces résidants dans une communauté familiale », dira Farès, éducateur dans cet établissement. « Comme vous voyez, ces résidants, qui n’ont besoin que d’une prise en charge adéquate, peuvent être productifs et rivaliser même avec des jeunes », dira son collègue, Naim Derdane, éducateur polyvalent. Cependant, ajoute-t-il : « notre difficulté, et défi à relever sont d’établir une cohabitation entre les personnes saines et les malades mentaux ».

D’où, semble-t-il, la nécessité de renforcer le personnel et pour pouvoir séparer les personnes âgées malades, notamment mentales, de celles en bonne santé.

Après un déjeuner spécial, une quaada au rythme du chaabi qui, dans une ambiance familiale, s’est clôturée par la récompense des lauréats du concours d’alphabétisation par des prix symboliques, mais aussi à tous les résidants. Il est à signaler que la plus grande proportion de ces pensionnaires, présente un handicap physique et des maladies mentales. Certains ont été placés par leurs familles.

Il y a également les marginaux qui n’ont aucune attache familiale. « Ces pensionnaires n’ont besoin que d’aide et d’affection. Les portes de notre établissement sont toujours ouvertes aux personnes âgées dans le besoin d’un abri.

A cela, des opérations de ramassages et des enquêtes sociales sont à chaque fois effectuées en vue d’admettre des cas sociaux », nous a déclaré Laidli Hacène, surveillant général de cet établissement.

Ces personnes âgées sont confrontées à des contraintes biologiques objectives. caractérisées par un ralentissement des fonctions, une perte de la force de la jeunesse, et la perte des activités de la performance due au vieillissement naturel des tissus de l’organisme.

D’où cette nécessité sociale et morale de prise en charge adéquate de cette catégorie de personnes particulièrement vulnérable. Mais, faut il le dire, l’idéal c’est qu’elles demeurent parmi les leurs. A cela, les lois incriminant ceux qui abandonnent leurs parents, la promotion d’une culture de solidarité et de respect, notamment, parmi les masses juvéniles, envers les personnes âgées afin de renforcer les liens sacrés de la famille, sont de mise.

L. M

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