L’oléiculture, un trésor en déshérence

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Les premières appréciations faites par les oléiculteurs dés le début de la campagne font état d’une production faible par rapport aux précédentes saisons, un taux en baisse en raison de différentes opérations dont les vergers oléicoles doivent bénéficier mais qui sont négligées. Pour un patrimoine de plus 49000 hectares du verger oléicole de la wilaya de Béjaïa avec une densité moyenne de 100 arbres/hectare, ce qui représente les 35% du patrimoine national.

Malgré les gros moyens

Le potentiel naturel qui constitue en réalité la seule ressource économique des agriculteurs n’est malheureusement pas exploitée ni rentabilisée. Laissée à l’abandon durant de longues années en se contentant d’espérer chaque saison la réunion des conditions climatiques favorables pour avoir une meilleure récolte. Malgré les mécanismes et les gros moyens financiers apportés par les pouvoirs publics pour un bon redressement et redynamisation du secteur, le rendement enregistre une régression de 8 à 10 quintaux/hectare à chaque récolte. Pour certains spécialistes, ce faible rendements, s’explique essentiellement par l’absence de conduite appropriée notamment la taille, les travaux du sol, l’irrigation, la confection de cuvette en joue de montagne, protection phytosanitaire ainsi que les aléas climatiques qui favorisent le saisonnement, l’infertilité et la fécondation incomplète des fruits noués. L’olivier est toujours considéré comme un arbre rustique productif sans l’intervention de l’homme; de nos jours, les impératifs de la rentabilité doivent faire disparaître la notion de cueillette et lui substituer celle de récolte. Si, dans quelques années, la culture de cet arbre n’est pas rénovée, l’implacable concurrence des huiles de graines fera disparaître une grande partie des plantations. Ce sera donc un problème économique, technique et social. Pour M. Haddad, gérant de l’EURL/FSPP (ex-ferme pilote Mira) “l’olivier ne doit pas être considéré comme étant un arbre mais presque un personnage lié aux traditions culturelles et sociales de chaque pays et même de chaque région où il est implanté.

Un pilier de l’économie locale

A cause de ses différentes caractéristiques (longévité, rusticité) son bienfait et son implantation dans les zones où il représente souvent la seule culture arboricole possible, se sont développés diverses croyances et traditions qui, même de nos jours, constituent un frein aux nouvelles formes de conduite de multiplication et de transformation”. L’héritage, qu’ont laissé les différentes civilisations, est cet immense verger difficilement estimable mais faisant de l’olivier le végétal caractéristique du bassin méditerranéen. Il est considéré et classé dans notre pays comme agriculture de montagne mais, en réalité, et de nos jours, c’est l’économie de montagne qui fournit un apport non négligeable pour diminuer le manque d’emploi, le chômage et l’exode rural. L’oliveraie dite “traditionnelle” doit faire l’objet de travaux visant à l’amélioration des rendements, le travail du sol, la fertilisation, les tailles (rajeunissement, fructification, régénération, densification, le greffage oléastre, l’amélioration des techniques de récoltes, couverture phytosanitaire, la modernisation des techniques de trituration) sont autant de facteurs qui devraient redonner un nouvel essor à notre oliveraie. L’olivier, reste cet arbre exceptionnel, immortel de la Méditerranée chargé des symboles culturels et religieux, un arbre de paix, de gloire et de sagesse.

Pilier de l’agriculture de notre région, son huile demeure depuis l’antiquité la base de la cuisine locale, la mère des foyers, guérisseuse de diverses maladies. Culture industrielle pour la savonnerie, base de plusieurs produits pharmaceutiques et d’un artisanat florissant, ses exigences culturelles sont très réduites et modestes par rapport à d’autres espèces fruitières. De ce fait, la réhabilitation du verger oléicole sur le plan de conduite est impérativement nécessaire en raison de sa situation générale actuelle qui est dans un état d’abandon total. L’entretien (taille, irrigation, fertilisation et travaux du sol) de cet arbre est une pratique culturelle toujours efficace qui engage et garantie pour une très grande période, l’avenir du verger et en particulier son adaptation aux techniques modernes de l’exploitation. Ces opérations culturelles sont un facteur de production qui permet à la fois de réduire l’alternance des productions et de prolonger la longévité économique du verger.

L. Achiou

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