Bouteflika à Paris pour l’Histoire et la coopération militaire

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Dans une récente déclaration, Bouteflika avait exigé des excuses officielles de la part des autorités françaises pour tous les crimes perpétrés contre le peuple algérien, une condition essentielle afin de tourner la page, alors serait-ce l’occasion pour enterrer les litiges et normaliser les relations politiques entre les deux pays ? En effet et selon le secrétaire d’Etat français à la Défense et aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel en visite à Alger, «Paris prépare activement la visite du président Bouteflika et l’Etat français est très en attente pour lui offrir l’accueil qu’il mérite». «Il y a une volonté pour se réconcilier politiquement et historiquement avec l’Algérie pour tourner la page, néanmoins il reste du travail à faire». Avant d’ajouter : «Les deux parties évoqueront des sujets relatifs à la coopération économique et militaire, les investissements directs en Algérie ainsi que la réconciliation politique»

Que ce soit pour des raisons purement économiques ou une volonté de se réconcilier surtout avec la dernière décision de la France d’indemniser les victimes des essais nucléaires, cette visite qui a fait couler beaucoup d’encre vu l’insistance du côté français revêt un aspect stratégique et historique. Mais une question reste posée : l’Etat français va-t-il demander pardon, ce qui sera bien sûr un pas de géant vers la réconciliation. Rien n’est sûr.

Ainsi, le secrétaire d’Etat français à la Défense et aux Anciens combattants a affirmé qu’«il a évoqué cette visite dans la matinée, avec le président français, Nicolas Sarkozy qui est prêt à accueillir le président Bouteflika» tout en soulignant qu’«il reste néanmoins du travail à faire et des sujets à approfondir dans tous les domaines, notamment économique et ceux qui portent sur la mémoire et la défense». Aussi et au menu de cette visite, la coopération entre les deux pays et notamment dans le domaine militaire. Ainsi Jean-Marie Bockel a été reçu par le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, où les discussions ont porté sur les questions d’intérêts communs. Alger s’intéresse de près au matériel français. Quand on sait que le Maroc est un client préviligié de la France, une course à l’armement bat ainsi son plein.

La signature de plusieurs accords sera au menu, selon quelques indiscrétions, notamment dans le domaine nucléaire et industriel ainsi que les sujets relatifs aux investissements directs.

Mais ce qui intéresse les deux parties c’est la réconciliation politique pour la France et des excuses officielles pour l’Algérie afin de renouer avec les activités économiques entre les deux nations et relancer le projet qui porte sur la signature d’un traité d’amitié prévu pour 2007 et qui a été mis en veilleuse.

Sur un autre volet et concernant l’indemnisation des victimes des essais nucléaires de Reggane, Bockel a indiqué que «ce dossier est suivi de très près par le ministre de la Défense et par lui-même».

A cet effet, il souligne que «forcément, après des examens, une réflexion médicale et le suivi d’experts, nous avons adopté une position qui va permettre cette indemnisation tout en respectant certains critères».

Au sujet de la revalorisation des salaires des anciens combattants, le secrétaire d’Etat français à la Défense et aux Anciens combattants a déclaré que «leurs pensions ainsi que celles des invalides ont été prises en charge par l’Etat français et un nombre important en a bénéficié et les problèmes soulevés font l’objet actuellement de procédure judiciaire».

Hacène Merbouti

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