Largement prohibitif !

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Lancée officiellement par le président de la République, le 3 mai dernier, la ligne autorail reliant les deux villes en l’occurrence, Alger et Béjaïa, est affichée à des tarifs inabordable. 690 DA la place, c’est vraiment trop cher, estiment les voyageurs. En effet, le pouvoir d’achat dérisoire du citoyen ne lui permet pas ce luxe ! A la gare d’Agha, on a constaté une affluence modeste au niveau de tous les guichets, notamment sur la ligne Alger-Bougie.“Les tarifs sont vraiment trop chers. Entre le prix (300 DA) des bus assurant la desserte Alger-Bougie, et le prix de ce nouveau autorail (700 DA), c’est vraiment trop cher pour les petites bourses’’ s’indignent nos interlocuteurs. Pour leur part, les représentants de la SNTF avancent que les tarifs sont fixés par le ministère des Transports. En effet, c’est presque une hausse de plus de 110% par rapport au transports par route. Ces tarifs viennent briser ainsi le rêve des milliers de voyageurs qui auraient bien aimé voyager dans ce fameux autorail. Ils ont attendu avec impatience la mise en service de cette ligne, afin d’ “échapper” à l’enfer des embouteillages et au voyage qui dure plus de sept heure, voire dix heures parfois. Nonobstant les différentes commodités dont dispose ce nouveau train moderne, il reste que sa vitesse maximale ne dépasse pas les 120km/h, ce qui ne permet pas de réduire vraiment le temps de parcours, qui est de plus de quatre heures. Toutefois, il convient de rappeler que le grand argentier du pays, en l’occurrence Karim Djoudi, ministre des Finances, a tenu à dire, après l’application des nouvelles taxes sur les véhicules neufs, lors de la loi de finances complémentaire de 2008, que ces taxes seront destinées à soutenir les prix du transport public en commun et à réguler le marché de l’automobile en Algérie. L’application de ces nouvelles charges contribuera au soutien des prix des tickets de transport en commun. Le ministre a justifié, rappelons-le, ces dispositions “inédites’’ en affirmant que de gros investissements ont été engagés par l’Algérie en matière de transport en commun (métro et tramway) et qui nécessitent un soutien très fort de l’Etat sur le prix du ticket de manière à ce que la majorité de la population puisse accéder à ces moyens de transport. “L’Etat va encore mobiliser des ressources financières pour soutenir le prix du ticket, et il y a une contribution des concessionnaires au titre de ces deux charges qui vont au bénéfice de la population” à travers le compte d’affectation spécial pour soutenir les prix du transport public en commun, a-t-il divulgué. Mais la réalité aujourd’hui ne reflète plus ses dires, d’autant que les tarifs qui sont appliqués aujourd’hui sur les différentes dossertes de cet autorail, ne sont pas accessibles à la majorité de la population, qui se plaint d’ores et déjà de ces tarifs. Enfin, ce big projet qui a coûté aux pouvoirs publics des sommes colossales, n’est aujourd’hui accessible qu’à la couche favorisée de la société, alors que les défavorisés et les besogneux vont continuer de voyager comme ils ont l’habitude de le faire, c’est-à-dire avec les moyens traditionnels dépourvus de toutes commodités.

Yahia Maouchi

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