Les agents paramédicaux font cruellement défaut au niveau des structures de santé publique relevant de l’établissement public des soins de proximité (EPSP) de Sidi Aïch. “Nous avons un déficit chronique en matière de paramédicaux mais cette situation n’est ni propre à Sidi Aïch ni à la wilaya de Bgayet mais c’est un problème qui se pose à l’échelle nationale”, souligne un responsable local de la santé. Cette carence fortement préjudiciable autant pour le patient qui voit la qualité de la prestation revue à la baisse que pour le fonctionnaire astreint à un surcroît d’efforts généré par “le manque du produit de formation issu des instituts spécialisés”, fait remarquer notre interlocuteur.
“Les paramédicaux qui sont en exercice, du moins une proportion d’entre-eux, ajoute-t-il, est absorbée par le secteur privé qui, faut-il le signaler, offre de bien meilleurs avantages en matière de rémunération. Il y en a d’autres qui sont allés tenter leur chance à l’étranger”.
Pour compenser ce manque, les responsables ont dû augmenter la cadence de travail du personnel paramédical en revoyant à la hausse le nombre de gardes, rognant ainsi sur leur temps de récupération.
“Il y a des agents paramédicaux qui font jusqu’à 17 gardes par mois”, soutient notre interlocuteur. Les quelques rares paramédicaux interrogés trouvent cette situation “intenable”.
“Assurer une garde de 16 h jusqu’au lendemain 8 h et enchaîner par une journée de travail, c’est franchement infernal. Cela dure depuis plus d’une année et je puis vous assurer qu’à ce rythme personne ne pourrait tenir longtemps la route”, alerte l’un d’entre-eux. Et à son collègue de poursuivre : “Nous avons demandé à maintes reprises des compensations financières à la hauteur des sacrifices consentis en attendant de trouver une solution définitive à ce problème, mais jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous n’avons rien vu venir”, déplore-t-il, avant de conclure : “On continue de recruter des médecins, des dentistes et des psychologues mais pas de paramédicaux. A croire que nous sommes condamnés au purgatoire”.
N. Maouche