Comme au sortir d’une hibernation après un rude hiver, les paysans de la région de M’Chedallah prennent depuis quelques semaines les champs d’assaut et se lancent dans de menus travaux agricoles, tels l’entretien des arbres fruitiers, le désherbage ou l’irrigation. Mais la tâche à laquelle s’attellent à l’heure actuelle les agriculteurs est l’opération de la fenaison.
C’est avec une fébrilité apparente qu’ils s’adonnent au fauchage, une campagne qu’ils mènent tambour battant car engagés dans une course contre le temps sachant que le foin ne doit être fauché ni trop vert ni trop sec, sa maturité ne dure qu’a peine 30 jours au-delà l’herbe sèche s’effriterait et perdrait tous ses grains nutritifs destinés au bétail.
Equipés de faux, faucilles et fourches, ils travaillent du matin au soir, sans relâche, et sans perdre une seul minute, à raison de 10 heures de travail par jour, habitués à la hantise des éventuelles averses orageuses fréquentes en cette saison qui détériore la production du foin.
Ce n’est qu’une fois le fourrage engrangé et mis à l’abri des pluies destructrices que ces braves fellahs s’accorderont un peu de repos, sachant que ceux qui se laisseront surprendre par ces orages verront leur labeur réduit à néant ; même les paysans qui n’ont pas besoin de ce foin le fauchent quand même pour éloigner tous les risques d’incendie et autres.
Cette année, de nombreux paysans se mettent en famille pour clore la campagne de fenaison dans les délais, la majorité d’entre eux sont contraints à faire appel à tous les membres de la famille car ne pouvant louer les services des faucheurs professionnels qui ont triplé les honoraires de leurs prestations qu’ils fixent entre 180 DA et 200 DA la journée et auxquels s’ajoutent les frais de bottelage (à raison de 50 DA la botte de 20 kg), des honoraires qui sont hors de portée des bourses des fellahs de cette région, modestes pour ne pas dire précaires pour la majorité d’entre eux.
C’est un créneau de l’agriculture sur lequel doivent se pencher les pouvoirs publics afin de réduire les frais, c’est un moyen direct d’aider à la relance de l’élevage qui est l’une sinon l’unique richesse de cette région montagneuse aux énormes potentiels de développement. En raison de ses immenses parcours de pâturage, ainsi que d’innombrables points d’eau et autres sources naturelles qui parsèment ces espaces prédestinés à l’élevage, deux facteurs essentiels, ajoutés à une importante pluviométrie toutes les conditions sont réunies pour une relance fulgurante de l’élevage.
L’avantage non négligeable de ces parcours de pâturages est d’être favorable à toutes espèces de bétail, bovin, ovin, caprin et canidé.
Des efforts considérables doivent être consentis pour faire de l’élevage une importante richesse qui améliorerait sensiblement l’activité économique dans la région.
O. S.