Intitulé » Chah Chah « , le premier album solo, de Loualia Boussaâd, un des pionniers du célèbre groupe Idourar, signe la continuité et l’engouement avec son opus. Comme nous l’avons signalé dans nos précédentes éditions, Loualia Boussaâd, a confectionné, avec une main de maître, huit chansons, qui s’inscrivent dans le même style connu à son ancien groupe. Ainsi, les thèmes, les musiques, les arrangements, de cet album solo, nous renseignent sur le travail de continuité et le cachet que veut perpétuer Loualia. Loin des rafistolages artistiques, Loualia Boussaâd exprime son admiration et son amour profond pour un folklore kabyle longtemps entretenu par le groupe Idourar.
Avec la chanson Dawiyi, Loualia entreprend, avec joie et rythme dansant de l’air musical, la relation entre amoureux. Avec un texte, par ailleurs, connu au groupe, Loualia persévère dans un style qui lui sied à merveille. Pour les amoureux des airs traditionnels, Loualia rehausse avec la chanson Adanzur, les airs entonnés, jadis, dans les lieux de pèlerinage et chez les différents saints de Kabylie. S’en suivra la chanson Tamaghra, avant que la chanson Chah Chah, le titre de l’album, ne viennent embellir cet opus rayonnant et ample. Cette manière de travailler chez Loualia, notamment, dans ce premier album solo qui le remet immanquablement dans sa lignée d’artiste audacieux, qui chante avec assurance et enclin à la perfection, lui assurent de rester dans le giron des artistes appréciés et appréciables.
Vourourou, le texte évoquant un sujet social, où Loualia évoque les fléaux sociaux que génèrent « les mauvaises conduites » et la perversion de la morale.
L’album de Loualia est venu au moment où les férus du folklore kabyle trouvent du mal à retrouver les goûts musicaux d’antan.
Ainsi, Loualia qui s’accroche, avec fierté, à son style, élargit son public, en introduisant une chanson d’hommage et de soutien aux malades, avec la chanson Amudin. En effet, ce dernier synthétise les maux, qu’endurent les malades, avec un brin d’espoir. Il les associe à son entreprise de joie et de fête.
En dernier lieu, Loualia remet, encore une fois, les remontrances des amoureux et l’ébriété, qui devient, fatalement, le recours affectueux des déçus. Loin de sa bien-aimée, le garçon rechigne sur le sort, pas du tout, confortable. En résumé, l’album de Loualia Boussaâd, commercialisé depuis, presque un mois, procure joie, détente, et rythme. En un mot, du folklore kabyle par excellence.
M. Mouloudj