Sensibilité, esthétique et profond humanisme

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n Par Amar Naït Messaoud

En 1993, le Liban comptait 730 maisons d’édition, des dizaines de journaux et 40 chaînes de télévision privées. En pleine guerre civile qui a ravagé ce pays de 10 400 km2 pendant quinze ans (1975-1990), lorsque les autres pays arabes étaient soumis à la dictature des partis uniques, le Liban produisait des milliers de livres par an, des dizaines de journaux par jour et des dizaines de films en douze mois.

Cette ‘’Suisse’’ du monde arabe, comme se plaisaient à l’appeler les gens de culture, les touristes et même les petites gens, était le carrefour des cultures et des civilisations. Elle le demeure, malgré l’adversité qu’elle a fini par apprivoiser et les convoitises qu’elle ne cesse de nourrir.

L’écrivaine et poétesse libanaise Andrée Chédid écrit dans son livre intitulé ‘’Le Liban’’(éditions du Seuil, 1969) : «Petite terre si limitée dans l’espace qu’il semble qu’elle puisse tenir sous un regard serré.

Un peu de mer, une lampée de soleil, des collines qui jappent au pied des montagnes, de hautes terres qui jouent à l’Everest ou s’habillent de rocailles, une population vive, entremêlée, au nombre restreint.

Petite terre. Quelques heures suffisent pour la sillonner, pour toucher ses frontières, les mots pour la décrire devraient tenir dans une coupe.

Mais la phrase qui allait naître, s’inscrit dans le vent, balayée, gommée aussitôt. Ou bien d’autres s’empilent, l’enfouissent sous une pluie de contradictions», écrit Andrée Chédid, poétesse et romancière libanaise de langue française (in : “Le Liban’’, 1969- Éditions du Seuil).

Même si le mouvement Nahdha (renaissance culturelle et littéraire arabe du 19e siècle) eut ses origines en Égypte dans le sillage de l’offensive napoléonienne et l’intelligence clairvoyante du gouverneur Mohamed Ali, elle connaîtra son apogée dans le pays du Cèdre.

L’intérêt des minorités chrétiennes pour les lettres et les arts et la politique lucide suivie par Mohamed Ali, maître de la Syrie de 1832 à 1840, ont joué un rôle considérable dans l’éclosion du goût littéraire et son extension à travers le Liban, la Syrie et l’Égypte. «Les préoccupations des missions religieuses vont de pair avec celles des milieux locaux : ainsi sont fondées l’Université américaine, l’Université Saint-Joseph et une École supérieure nationale.

Même émulation pour les traductions en arabe : celle de la Bible est de 1840. Elle s’inscrit dans un mouvement plus vaste où l’intelligentsia locale tient les premiers rôles : Naçif El Yazidji (1800-1871), Butrus El Bustani ((1819-1883) et Faris Al Chidiaq ((1804-1887) mettent à la disposition de leurs compatriotes quelque-uns des chefs-d’œuvre de l’Occident, mais aussi leur production propre : on en retiendra au moins le Dictionnaire d’Al Bustani», souligne, de son côté, l’orientaliste André Miquel dans son livre ‘’La Littérature arabe’’- Editions PUF-1976.

La rénovation du style et de l’image

La littérature libanaise- poésie, roman, théâtre et nouvelle- allait entamer la modernisation de la langue arabe et cela malgré la vive querelle entre les Anciens et les Modernes, c’est-à-dire ceux qui tiennent à la norme des siècles prestigieux des Belles-Lettres arabes (Adab) et les rénovateurs qui veulent une langue à la dimension de l’homme moderne. Le camp de ces derniers a été renforcé par les nouvelles techniques d’imprimerie qui permirent la diffusion des journaux. La presse, particulièrement les quotidiens, parce qu’elle doit s’adresser à un vaste public et parce qu’elle doit parler de la vie quotidienne, a travaillé pour une forme de ‘’standardisation’’ de la langue qui la dégage des fioritures et des emphases devenues lourdes et inutiles dans un siècle qui exige célérité et précision. Beaucoup de romanciers et de poètes de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle exerçaient en même temps dans la presse. Mieux, avant de passer dans des maisons d’édition, la majorité des recueils de poèmes et de romans sont publiés dans des revues littéraires partiellement ou intégralement. Cette période charnière, située à la fin d’un siècle et au début d’un autre et qui a connu en Orient la fin du tutorat ottoman et le début des colonisations modernes britanniques et françaises, a connu au Liban une floraison littéraire inouïe où tous les genres furent abordés. Des auteurs ont tenté l’émigration et se sont installés définitivement en Amérique du Nord et au Brésil (Djubran Khalil Djubran, Ilia Abu Madhi, Elias Ferhat, Chafik et Fawzi Maâlouf, Mikhaïl Nouaïma, Rachid Ayyub,…). Ils y fondé journaux, revues et maisons d’édition.

Une synthèse spirituelle : Le Prophète

Le cas de Djubran Khalil Djubran est sans doute le mieux vulgarisé dans les médias, les écoles et les revues de critique littéraire. Né à Bushra (Liban) en 1883, il meurt à New York en 1931. Il est considéré par les critiques, les historiens des lettres arabes et par ses propres pairs comme la poutre maîtresse de la littérature libanaise de l’émigration (adab el mahdjar). Il était le président de la ‘’Ligue de la plume’’ (Er-rabita el qalamia)regroupant les écrivains libanais exilés en Amérique du Nord. Ses écrits ont connu un retentissement exceptionnel d’autant qu’il était un écrivain bilingue. Il a écrit avec un égal bonheur aussi bien en arabe qu’en anglais. ‘’Âmes rebelles’’, ‘’Ailes brisées’’, ‘’Orages’’ et ‘’Les Dieux de la terre’’ sont les quelques titres qu’il a publiés en arabe. Mais son chef-d’œuvre, tel qu’il est perçu et jugé par les critiques de son temps et par les lecteurs d’aujourd’hui, c’est sans aucun doute Le Prophète, un texte en prose écrit en anglais en 1923.

Plus élaboré qu’un simple message de syncrétisme religieux et beaucoup moins fataliste que l’agnosticisme qu’il semble suggérer, Le Prophète de Gibran se présente plutôt comme une somme spirituelle qui élève l’homme au-dessus de sa condition de mortel, en rattachant les conditions de son existence au jeu des éléments, mais aussi l’‘’accablant’’ d’un libre-arbitre qui lui confère une responsabilité et un devoir d’engagement quasi sartrien.

Publié pour la première fois en 1923 à New York directement en anglais, Le Prophète ne sera traduit en arabe et dans les langues européennes que quelques années après.

Ce qui frappe à première vue le lecteur du texte, c’est caractère excentrique qui ne relève ni du roman, ni du théâtre, ni de l’étude. Le génie de l’auteur et la complexité du sujet philosophique abordé font de ce texte une douce “mixture’’ qui a réuni les trois genre dans une heureuse architectonique où l’on ne sent aucune aspérité qui trahirait l’harmonie générale.

La phrase, le verbe, la tonalité, le rythme, les images et les métaphores sont ceux qu’on rencontre habituellement dans les autres textes de Gibran, y compris ces célèbres correspondances envoyées à partir de New York à son amie libanaise May Ziada. Ces lettres furent regroupées dans un volume sous le titre Les Ailes brisées, par allusion à un roman du même titre que Gibrane publia à l’âge de vingt-cinq ans.

Entre le réel et l’idéal, l’homme navigue

Le traducteur en français du Prophète, Jean-Pierre Dahdah, (éditions du Rocher 1999/2002), se pose la question de savoir si Le Prophète ne serait pas la nouvelle alliance de tous les livres saints. Des millions d’Américains l’ont adopté comme leur nouvel évangile. En France, il figure parmi les livres les plus constamment vendus, talonnant ainsi la Bible. « Le secret de ce grand texte spirituel est qu’il nous laisse percevoir les réminiscences, des résonances profondes, qui remontent à la Bible, au Coran ainsi qu’aux philosophes de la Grèce antiques et de l’Extrême-Orient. Toutefois, la nouveauté de son message est qu’il brise les lois anciennes en les rendant séculières, voire futuristes, et en les parachevant avec un verbe simple», écrit Dahdah.

Divisé en vingt-huit chapitres qui portent le titre de ‘’leçons’’, Le Prophète évolue sous la forme d’un dialogue aux consonances mystiques entre le peuple d’Ophalèse, représenté par la devineresse El Mitra, et El Mustapha, «l’élu et le bien-aimé; cette aube qui commençait à poindre à la rencontra de son premier jour». La dialogue n’a vraiment de mystique que cette forme aux circonvolutions littéraires qui emprunte aussi bien à la prose qu’à la poésie. Le mérite du traducteur sur ce plan n’a d’égal que la complexité et la délicatesse de la tâche qu’il s’est donnée. Quant à la teneur du discours lui-même, c’est la voie par laquelle le banal s’élève à l’idéal ; et l’idéal est montré comme un chemin non seulement souhaitable, mais également possible. C’est en quelque sorte l’équilibre qui doit toujours être maintenu entre les préoccupations terrestres et les nécessités célestes. ; entre l’esprit pratique et le sens éthique.

«Peuple d’Ophalèse ! dit El Mustapha, de quoi puis-je parler, si ce n’est de ce qui se meut encore et toujours dans vos âmes ? Et El Mitra dit : ‘’Parle-nous de l’amour’’. Il leva la tête, posa le regard sur le peuple et le silence régna. Puis, d’une voix forte, il dit : Lorsque l’amour vous fait signe, suivez-le, bien que ses chemins soient escarpés et sinueux. Et quand ses ailes vous étreignent, épanchez-vous en lui, en dépit de l’épée cachée dans son plumage qui pourrait vous blesser.

Et dès lors qu’il vous adresse la parole, croyez en lui, même si sa voix fracasse vos rêves, comme le vent du nord saccage les jardins. Car, comme l’amour vous coiffe d’une couronne, il peut aussi vous clouer sur une croix (…) L’amour ne donne rien que lui-même et ne prend rien que lui-même. Il ne peut posséder et ne peut être possédé. Car, l’amour suffit à l’amour. Ne croyez pas que vous puissiez diriger le cours de l’amour. Car, si l’amour vous trouve digne, lui-même guidera votre cœur. L’amour n’a point d’autres désir que de s’accomplir».

Les sujets abordés dans Le Prophète ne se limitent pas aux sentiments, états d’âme ou autres abstractions et subjectivités. Avec le même tonalité et la même puissance verbale, il fait siens les thèmes de la vie domestique (nourriture, vêtements,…) et de la vie pratique (travail, amitié, relations,…).

Ayant eu un destin exceptionnel en tant que texte littéraire, spirituel et philosophique, Le Prophète est une œuvre majeure qui, par de discrètes suggestions et par un réglage subtile du balancier de la vie, vous insuffle un sentiment d’assurance et vous fait sentir en filigrane la relativité des choses et la dialectique qui les soutient. À côté des ‘’Propos sur le bonheur’’ du philosophe français Alain (Émile Chartier) écrits en 1928, l’ouvrage de Gibrane se révèle être le bréviaire des gens déçus par les systèmes religieux tirés vers un mortel rigorisme où «la pureté de l’intention se confond avec la rigidité de la pratique», comme le note M.Mammeri.

Une femme au service d’une sensibilité littéraire

La littérature de langue arabe, comme l’ensemble de la civilisation dite arabo-musulmane, a connu une décadence fatale à la fin de l’empire abbasside dont le signe symbolique peut être illustré par la destruction de Baghdad et de son immense bibliothèque par les Mongols au milieu du 13e siècle. L’ensemble des historiens s’accordent à dire que le talent et le prestige d’Ibn Khaldoun constituent l’exception qui confirme la règle. Une certaine littérature de valeur, issue des milieux berbéro-arabes et juifs, a survécu pendant deux autres siècles dans la péninsule ibérique sous le règne des dynasties andalouses avant la chute de Grenade en 1592.

Les pays appartenant à l’aire culturelle arabe allaient bientôt tomber sous la férule des empires coloniaux français et britannique. Et c’est le contact entre l’Occident et l’Orient qui allait déclencher une certaine revivification de l’imagination littéraire arabe. La première imprimerie fut installée en Egypte avec l’entrée de Napoléon dans ce pays en 1791. Elle prit le nom de l’imprimerie de Boulaq. Au Liban, les Chrétiens arabes, qui ont une longue histoire de contacts assez étroits avec l’Europe et particulièrement avec la France depuis la fin des Croisades, se sont mis à traduire la Bible et d’autres textes littéraires français et anglais du courant romantique. Ce début d’effervescence et d’éveil littéraires prit le nom de Renaissance (Nahda), dans laquelle des historiens vont inclure le retour d’une ferveur religieuse incarnée par Djamal Eddine El Afghani et Mohamed Abdou.

Le Liban connaîtra par la suite une vie littéraire intense qui allait même être exportée vers les deux Amériques. Ce sera la belle fortune de Adab El Mahdjar

C’est dans cette atmosphère de remise en cause des valeurs anciennes, dans la ferveur d’une nouvelle esthétique littéraire inspirée par l’Occident mais nourrie par l’imaginaire oriental que va émerger une femme de lettres, une militante des droits de la femme, une femme de salons littéraires qu’elle a voulu institutionnaliser comme relais d’opinion et lieux de débats. Elle, c’est May Ziada, un écrivain qui s’est ouvert sur le monde et qui maîtrisait le français, l’anglais, l’allemand et l’italien, en plus de sa langue d’écriture, l’arabe. Parallèlement à ses œuvres propres, elle traduisit des ouvrages européens tels que ‘’Retour de vague’’ de l’écrivain français Brada, ‘’L’Amour dans le tourment’’ de l’Anglais Conan Doyle et ‘’Sourires et larmes’’ de l’Allemand Müller.

Née en 1886 à Nazareth, en Palestine, d’un père libanais et d’une mère palestinienne d’origine syrienne, May Ziada a vécu en Palestine jusqu’à l’année 1900 où toute la famille partit au Liban. Elle fit son école primaire en Palestine et, arrivée au Liban, elle sera inscrite chez les ‘’Sœurs Vierges’’ où elle passera huit ans.

En 1908, en raison de obligations professionnelles du père qui exerce dans la presse égyptienne, la famille émigra au Caire. May ne visitera son pays, le Liban, qu’à de rares occasions.

L’éducation de May était très marquée par la spiritualité des écoles religieuses qu’elle a eu à fréquenter. Ses parents, tout en étant tous les deux chrétiens, sont de rites différents. Le père était maronite et la mère orthodoxe. Leur fille, au lieu de confesser un des rites, en tira plutôt la spiritualité qui se lira au travers de toutes ses œuvres. Depuis sa tendre enfance, elle était d’une puissante sensibilité qui lui fera aimer les arts et les lettres. Précocement, elle se mit à jouer du piano et à étudier le mysticisme soufi. Elle fut très impressionnée par Ibn El Faridh, un écrivain soufi.

May Ziada apprit très tôt chez les sœurs religieuses la langue française qu’elle maîtrisait à la perfection. Elle récitait par cœur les poésies de Musset et de Lamartine.

Ses premiers écrits, un recueil de poème sous le titre ‘’Fleurs de rêve’’, sont rédigés en français. Dans la rédaction du journal égyptien ‘’El Mahroussa’’ où son père était rédacteur en chef, May avait fait la connaissance de beaucoup d’hommes et de femmes de lettres, ce qui l’a incitée à approfondir ses études et ses recherches. Elle se mit à l’étude de l’anglais et de l’allemand après avoir eu une connaissance assez avancée de l’italien. Elle perfectionna sa connaissance de la langue arabe auprès de certains maîtres égyptiens à l’image de Lotfi Esseyid, Taha Hussein et Abbas Mahmud El Akkad. En 1935, la mort de son père l’a plongée dans une dépression qui lui a valu une hospitalisation dans un hôpital psychiatrique.

La littérature des salons et de la préciosité

La gloire littéraire de May Ziada est intimement liée à la vie culturelle du Caire qui, à l’époque, était des plus actives. La presse florissante de l’époque lui permit de se ‘’spécialiser’’ dans le genre de la chronique journalistique. Elle estimait que c’était là un genre simple, suggestif et largement enrichissant. Elle développera dans des conférences données à l’université un autre genre de discours qui s’apparente à l’essai dans lequel elle défend les droits de la femme à l’enseignement, au travail et à la liberté. Toute autre conception du rôle de la femme serait, selon May, du pur esclavagisme moderne.

Ayant touché à plusieurs genres à la fois tout au long de sa vie au Caire, elle ne ‘’sera cependant pas influencée par la littérature égyptienne. Elle rejoint plutôt la littérature du Liban, aidée en cela par sa maîtrise de cinq langues étrangères, sachant que plus l’écrivain acquiert une culture profonde et universelle plus il s’investit dans la littérature», note le célèbre critique et écrivain Ahmed Hussein Zeyyat.

May Ziada tint des salons littéraires sur la mode européenne du 17e et 18e siècles. Ces salons hebdomadaires réunissaient, à partir de 1912, les meilleures plumes des lettres arabes qui échangeaient ici les idées, discutaient des arts, de la politique et des sciences. Lotfi Esseyid, Ismail Sabri Pacha, Ahmed Chawqi, Khalil Matrane, Mostefa Rrafiai, Abbas El Akkad, Taha Hussein, et d’autres encore trouvaient dans les salons de May le lieu idéal de rencontre et de communion. May s’est liée d’amitié avec tous les écrivains qui fréquentaient ses salons au point que des bruits ont couru qu’elle fût tombée amoureuse de certains d’entre eux. Un habitué de ces salons, Mostefa Rrafiai dira à ce propos : «Tout homme avec qui elle a discuté a cru qu’elle l’aimait, alors que, réellement, elle ne jette dans son cœur que trouble et désarroi».

Estimée de tous, adulée de beaucoup d’hommes et sincèrement aimée par des écrivains qui sont allés jusqu’à demander sa main, May Ziada restera cette romantique qui nourrit un amour platonique mais fort troublant pour le grand écrivain Djubran Khalil Djubran, émigré aux États-Unis d’Amérique. Avec l’auteur du “Prophète”, elle a entretenu une correspondance fréquente et soutenue qui enrichit incontestablement le genre épistolaire en langue arabe. Certaines lettres que Gibran lui envoyaient de New York sont consignées dans ‘’Les Ailes brisées’’, un recueil édité chez Sindbad. Les cinq dernières années de la prestigieuse femme de lettres qu’était May Ziada étaient passées dans une profonde dépression. Célibataire, ayant perdu les êtres qui lui étaient les plus chers (son père en 1929, Gibran en 1931 et sa mère en 1932), elle se retrouvera dans un isolement moral et intellectuel. Hospitalisée au Liban, elle meurt au Caire le 19 octobre 1941. May a laissé une œuvre abondante composée de traductions, chroniques, articles de presse, études sociologiques, poèmes, lettres, récits, romans et nouvelles.

Amar Naït Messaoud

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