Tigzirt, ville morte

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La coquette ville a été complètement paralysée. Tigzirt offrait en effet, un décor désolant, elle était tout simplement, une ville-morte. Ses plages n’ont pas été désertées. Les commerçants de cette localité, ont ainsi passé à l’action, au grand dam de ses estivants. C’est pour la troisième fois en l’espace de quelques semaines seulement, que ces derniers mènent le même mouvement. Cette fois, ils ont haussé le ton en occupant le siège de leur APC et de celui de la daïra. Ils comptent maintenir la pression jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Ils sont en colère, contre notamment, la non-réouverture de la RN-24 reliant leur localité à Dellys, fermée depuis 1993, pour des raisons sécuritaires. Une fermeture qui a influencé, selon eux, négativement sur l’activité commerciale dans la région. Paradoxalement, ces commerçants qui exercent dans cette ville, classée zone touristique, sont soumis à des impôts élevés, par rapport à leurs homologues des autres localités. C’est qu’affirment, en tous cas, les protestataires considérant que cela est injuste à travers leur mouvement de protestations, ils veulent rétablir “cette injustice”. Ces doléances ont été déjà mises sur le tapis. Il n’y a pas plus d’un mois, ces mêmes commerçants ont initié, en deux reprise, une grève, pour dénoncer cet état des lieux, mais leur mouvement s’est avéré vain puisqu’aucune suite palpable n’a été donnée à leurs revendications. Pourtant, une solution s’impose pour éviter à Tigzirt de vivre une journée comme celle vécue hier. Une journée morne et insipide. Toutes les ruelles de la ville étaient vides. Les estivants qui l’ont prise d’assaut comme d’habitude, tôt le matin, ont vite déchanté, en découvrant le décor et en apprenant qu’une grève est prévue. Certains de ses visiteurs qui fuyaient la chaleur torride des autres localités ont préféré d’ailleurs rebrousser chemin que de rester l’estomac vide durant toute la journée. “Je reviens de Tigzirt, tout est fermé. J’ai tout de suite rebroussé chemin. Il n’y a pas où manger…”, nous dit un jeune, rencontré au niveau de la station des fourgons, desservant la ligne Tizi-Ouzou-Tigzirt. Comme ce dernier, ils doivent en laisser des dizaines. Tigzirt faisait fuir, en effet, “ses amoureux”. Ceux qui ont eu “le bon réflexe” de se munir, le matin, en prenant de la nourriture et surtout de l’eau avec eux se sont cartonnés sur les plages. Mais toujours est-il que Tigzirt n’offrait pas un meilleur cadre pour une journée de répit, hier. Une situation qui risque de se reproduire, encore aujourd’hui et demain, puisque cette grève est prévue pour une durée de trois jours. Sauf si une solution est trouvée à l’issue de ce premier jour de grève à ce qui n’est pas forcément évident dans la mesure où, en fin de la journée d’hier, le statut quo persistait, le bras de fer semble bien parti pour durer.

M.O.B.

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