La fébrilité est telle que le compte à rebours est entamé à moins de 20 jours de la proclamation officielle des résultats. Parents et élèves vivent des moments d’émotion partagés entre l’espoir et l’obsession de l’échec. Candidats sur le qui-vive, parents stressés, voire angoissés, c’est dans cet état d’esprit que les uns et les autres font le décompte des jours. A. D. un élève de 3e AS du lycée de Boudjellil, pas forcément très studieux et qui a passé son bac dans la filière lettres et langues étrangères, donne son impression. : “Je suis confiant, j’estime avoir bien travaillé et puis les épreuves étaient abordables dans l’ensemble.” Les mots d’optimisme s’égrènent même si une pointe de stress le trahit à travers les traits de son visage. Autre intonation chez Kouceyla, son ami avec qui il se trouvait assis à ruminer tous les scénarios possibles à la remise des résultats. Il ne se fera pas prier pour dire que les épreuves n’étaient pas si terribles qu’on pouvait le croire : «Je garde encore vivace ce moment où je fais remarquer à un surveillant qu’il y a une erreur dans les épreuves. Il me rétorque, impassible, que c’est un sujet officiel d’examen pensé et préparé par des services qui en ont l’habilitation.» Et d’enfoncer le clou : «C’est dommage qu’on soit arrivé à faire dans le bricolage des épreuves. Il y a eu un flottement dans les classes d’examen. Les responsables nous ont avoué ces errements». Et de s’accrocher à l’espoir malgré tout : «De toute évidence, ce n’est un secret pour personne l’éducation et la politique font bon ménage. On ne s’en fait pas trop des erreurs qui ont émaillé le baccalauréat. On sait que Benbouzid cherche des résultats pour vendre sa réforme et redorer son image mise à mal par la presse ou les syndicats autonomes. Avec le pourcentage de réussite qu’il veut ostensiblement offrir pour prouver la réussite de l’école, nous avons toutes les chances de décrocher notre bac.” Et de terminer : “On se souvient que nos camarades les moins brillants l’an dernier ont été surpris de voir leurs noms sur la liste des lauréats.”
En somme, le jour de l’affichage d’aucuns ne controleront pas leurs émotions.
Selon les psychologues, le mieux serait d’écouter ces ados en difficulté scolaire et de les aider à faire face éventuellement aux moments éprouvants d’un éventuel échec plutôt que de dramatiser et de provoquer en eux des blocages qui risquent de les marquer. Selon la tradition des examens, la situation laisse craindre des fugues spontanées qui est la hantise des parents. Parfois, la déception de l’échec ne vaut pas le cauchemar infligé aux parents pendant les quelques jours où leurs enfants disparaissent par peur d’être battus ou blâmés. Les parents, à quelques jours des résultats, n’ont à l’esprit que l’annonce des résultats du bac. Certains comptent les heures du jour de vérité qui s’approche inexorablement.
Z. Z.