Ali Benhadj sous mandat de dépôt

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Après quatre heures d’audition devant le juge d’instruction du tribunal d’Hussein Dey, Ali Benhadj, le n°2 du Front islamique du salut (FIS), le parti dissous, a été mis hier sous mandat dépôt pour raison d’apologie du crime. Il a été aussitôt transféré à la prison d’El Harrach. Quant à son frère Abdel El Hamid, qui a comparu lui aussi devant la même juridiction pour complicité à l’appel de mort, il a été mis sous contrôle judiciaire. Ce verdict prononcé a été accueilli avec surprise par les proches de Ali Benhadj, venus très tôt le matin, l’attendre à la sortie du tribunal avec l’espoir de voir leur leader libéré. A 14 h, tout leur espoir s’est vu  » évaporé « . Ali Benhadj est de nouveau écroué. Si en 1991, ce dernier a été arrêté pour incitation à la désobéissance civile, cette fois-ci le motif est lié à ses propos prononcés à la chaîne El-Djazira, peu avant l’exécution de nos deux diplomates, Ali Belaroussi et Azzeddine Belkadi, lâchement assassinés par le groupe d’Abou Moussab Al-Zarquaoui. Selon une source judiciaire, toutes les données morales et matérielles confirment sa condamnation. Ces propos sont pris comme étant une apologie de crime. Chose qu’Ali Benhadj et ses compagnons réfutent en ripostant « que ses propos ont été mal interprétés ». Ali Benhadj avait, pour rappel, déclaré : « Il faut savoir que les frères n’ont pas arrêté ces diplomates en tant que simples individus. Leur arrestation est liée à leur statut de représentants d’un Etat et que la présence de cet Etat dans un pays sous occupation ne peut être qu’une caution à l’occupant. Ce qui est à l’encontre de la charia, de la politique et du bon sens ». Le n°2 de l’ex-Fis, libéré le 2 juillet 2003, après avoir purgé une peine de 12 ans de prison pour appel à la violence, risque une longue peine pour le non-respect de la décision du tribunal militaire de Blida qui avait conditionné sa libération à l’observation de dix interdictions. Rappelons que Benhadj était enjoint de ne faire aucune déclaration publique, ni de prêcher dans les mosquées.

Wassila O. H.

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