L’université cultive le rapprochement avec le monde du business

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La manifestation constitue un « cadre organisationnel synergique pour les chercheurs universitaires, les entrepreneurs et les représentants des collectivités locales » à travers lequel l’université de Béjaia entend « instaurer des canaux d’échanges durable avec les composantes économiques de son environnement », explique Nacer Bezzi, président du comité d’organisation.

Concrètement, il est prévu des stands d’exposition et d’information à travers lesquels les entreprises présenteront leurs activités et leurs besoins en direction de diplômés frais émoulus qui rêvent d’une première expérience professionnelle. Seront aussi données plusieurs conférences centrées sur le thème de la « synergie » avec le monde économique. L’expérience canadienne en matière de partenariat université-industries ouvrira opportunément le bal.

L’université de Béjaïa inscrit au cœur de sa politique un rapprochement d’autant plus poussé qu’il semble tendre vers une perspective de mariage avec le monde économique. Leader en matière d’enseignement LMD et liée par d’innombrables conventions de partenariat avec des opérateurs privés, l’université qui ne cesse de grandir, entreprend une vaste action visant à articuler ses formations sur les besoins du monde des affaires.

Grâce au système LMD, sa carte de formation s’affine avec la constante préoccupation d’une réponse indexée aux besoins des entreprises.

Des universités étrangères sont appelées à la rescousse de cette stratégie qui vise à installer l’université comme un pourvoyeur en amont des entreprises.

L’option académique est sournoisement battue en brèche pour dégager des profils immédiatement opérationnels.

Défendue bec et ongles par le recteur Djoudi Merabet, cette politique fait craindre une perspective sournoise de dénationalisation. L’université de Bejaïa, qui a pris une remarquable expansion ces dernières années, apparaît dès à présent comme un très bon candidat à l’option de privatisation quand les inhibitions politiques liées à cette option seront levées.

Cheminant sur les interstices de la légalité, l’introduction des privés à l’université est déjà une réalité même si elle prend les allures d’un mécénat de bons samaritains à travers des thésards qui s’occupent, moyennant un complément de bourse, de thèmes relevant des problématiques internes aux entreprises.

M. Bessa

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