Entre saturation des lignes et absence de dessertes

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Le secteur des transports dans la wilaya de Bouira a souvent été secoué par des mouvements de protestation à répétition. En effet, plusieurs mouvements de débrayage ont paralysé ce secteur depuis le début de cette année. La vague de mécontentement avait commencé en mars 2008 par une grève observée par les transporteurs desservant Béjaïa depui Bouira, une protestation marquée alors par une action radicale (fermeture de la RN 15). Ensuite c’était autour de ceux assurant la desserte Aomar-Bouira. Au mois de novembre dernier, les transporteurs assurant la liaison Bechloul-Bouira avaient débrayé une semaine durant. Une grève déclenchée pour rappel en signe de protestation contre les conditions de travail jugées “inacceptables“ (voir notre édition du 3 novembre 2008). Parmi les problèmes soulevés par les transporteurs, l’absence d’une aire de stationnement appropriée, la concurrence “déloyale“ des autres transporteurs et la saturation de la ligne Bechloul-Bouira. Pour ces protestataires rencontrés à l’époque, il est inconcevable d’attribuer de nouvelles lignes pour une desserte déjà saturée.

“Les recettes quotidiennes se réduisent comme peau de chagrin en raison de la saturation de la ligne Bechloul-Bouira. Et il n’est pas question d’en rajouter d’autres sinon il y aurait moins de travail”, s’accordaient à dire ces transporteurs. La direction du transport de Bouira affirme de son côté que l’attribution de nouvelles lignes s’effectue sur la base d’un plan de transport inhérent à chaque localité.

Pourtant, en matière de transport en commun, la wilaya de Bouira, et plus précisément, la commune d’Aghbalou a toujours été des mieux loties.

Rien que pour le village de Takerboust, ce ne sont pas moins d’une vingtaine de bus qui prennent chaque matin la direction de Bouira pour se rendre ensuite soit sur Alger, Tizi, Bordj ou Béjaïa. Dans d’autre grandes agglomérations de la wilaya par contre, voyager relève de la “galère”.

C’est le cas dans la région sud de la wilaya où le transport, ou pour mieux dire le trimbalement, semble prendre les allures d’un véritable casse-tête chinois dans la localité de Sour El Ghozlane, au sud de la wilaya de Bouira. Revêtant la particularité de zone éparse, cette région où les localités sont disséminées sur plusieurs kilomètres, allant parfois jusqu’à plus de 30 km pour certaines, le transport y est pratiquement absent à tous les niveaux. Les habitants des localités lointaines et autres situées en zones rurales, ne savent plus à quel saint se vouer, sachant que l’anarchie qui y règne dénote l’absence totale d’une quelconque autorité de régulation. Les transporteurs, pour la plupart des fraudeurs dont les véhicules et le service, ne répondent guère aux conditions requises en la matière n’en font qu’à leur tête. Les tarifs appliqués dépassent souvent tout entendement humain. Selon certains habitants de cette daïra, cette situation perdure depuis de longues années, et ce sont les travailleurs et autres élèves qui en souffrent énormément.

Hafidh B.

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