Le vent de la colère souffle sur plusieurs localités de la wilaya. Devant la lenteur du traitement de leurs problèmes, les citoyens recourent à des actions qu’ils considèrent comme étant la seule voie. Hier, c’est la population du village de Tafoughalt dont le nombre d’habitants s’élève à plus de cinq mille personnes, qui a procédé dans la matinée à la fermeture de la mairie d’Aït Yahia Moussa et dans l’après-midi la RN 25. “C’est une action qui a été décidée le 5 juillet dernier en assemblée générale. Nous sommes contraints de fermer la mairie car les autorités n’ont pas répondu à nos doléances. C’est une action pacifique”, nous a confié le président du comité Taduki avant de nous remettre l’appel à la mobilisation dans lequel sont consignées les revendications suivantes : eau potable, gaz naturel, infrastructure sportive et de jeunesse, routes (revêtement et ouvertures), pistes agricoles et anti-feu… En dépit d’un soleil ardent, ces villageois restent mobilisés en attendant l’arrivé d’un moment à l’autre des autorités. “Nous exigeons la venue des responsables ayant le pouvoir de prendre les décisions pour le règlement définif (sur les lieux) de tous les problèmes dont souffre notre population depuis des lustres soulevés maintes fois et connues de ces mêmes autorités”, lit-on dans l’appel. Durant cette première journée, à l’exception du premier vice-président d’APC, maire par intérim, qui a reçu la délégation, aucun autre responsable demandé ne s’est inquiété de la situation. Les protestataires ne décolèrent pas et jurent d’occuper d’autres espaces. L’un d’eux nous a fait savoir que le village ne recevait l’eau que rarement. “L’eau ne nous arrive qu’une fois par quinzaine”, nous a précisé un habitant venu d’Ath-Abdellah. En tout cas, à entendre les citoyens abrités par le préau de la mairie la mobilisation ne va pas s’estomper jusqu’à satisfaction de toutes les revendications. “Nous ne demandons pas la lune, ce sont nos droits”, a conclu un dernier intervenant.
Amar Ouramdane